Suicide au foyer de l'Étoile

Suicide au foyer de l'Étoile : ALI REZA, ON NE T'OUBLIE PAS

Samedi 4 mai 2019, 400 personnes ont défilé en hommage à Ali Reza, jeune immigré afghan qui s’est donné la mort au foyer de l’Étoile fin mars.

Hommage à Ali Reza, Genève, 4 mai 2019

À la suite de ce décès, ses amis ont dénoncé leurs conditions de vie: manque d’encadrement et d’accompagnement, conditions d’hébergement insalubres, actes de violences et abus d’autorité de la part d’agents de sécurité.

Les manifestant·e·s ont dénoncé l’incompétence et le mépris des autorités face à la situation de ces enfants et jeunes adultes contraint·e·s de vivre des souffrances psychologiques et physiques leur ôtant tout espoir pour l’avenir.

Les ami·e·s d’Ali ont dénoncé la situation dans les foyers, en particulier celui de l’Étoile où il résidait. En cause, sa taille démesurée (jusqu’à 180 personnes), qu’ils·elles comparent à une « prison » où on les traite « comme des animaux, voire pire ». Est également dénoncée la cohabitation forcée avec des gardiens ayant commis des actes de violence contre eux·elles.

Les revendications qui émergent sont claires: fermer l’Étoile, créer des lieux à échelle humaine, avec encadrement adéquat et sans agents de sécurité.

Aude Martenot

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Cette manif s’inscrit dans la foulée d’assises qui ont réuni 150 personnes issues du réseau associatif, professionnel et syndical travaillant avec les enfants et jeunes migrant·e·s non accompagné·e·s, dont plusieurs étaient aussi présent·e·s. L’association française Trajectoires y a exposé son travail auprès des jeunes avec des éducateurs et éducatrices de rue à Paris. Quant aux interventions des directeurs de l’Hospice Général et du SPMI, elles ont montré les terribles lacunes dans la prise en charge institutionnelle de ces jeunes. Face à cette situation, le réseau issu de ces assises va élaborer une résolution présentant des revendications concrètes. Affaire à suivre. TS

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Nous ne paierons pas pour manifester!

Depuis début 2019, des organisateurs·trices de manifestation à Genève se voient facturer des montants importants. Une pratique du département de la sécurité de Mauro Poggia qui attaque le droit de manifester.

Des frais de centaines de francs sont demandés pour le déplacement de places de stationnement par l’entreprise privée Traceroute. Le département considère en outre que toute demande pour une manif « dont le caractère urgent n’est pas démontré » doit parvenir plus de 30 jours à l’avance, sinon des « émoluments » de 20 à 500 francs sont facturés. Ce procédé inacceptable laisse une large place à l’arbitraire. Ainsi l’autorisation demandée par Solidarité Tattes pour la manif concernant Ali Reza s’est vue menacer de 500 francs d’émoluments alors que la première demande d’autorisation est parvenue plus d’une semaine avant l’événement.

Ces pratiques antidémocratiques doivent cesser! Une riposte s’organise, l’appel « Nous ne paierons pas pour manifester! » a été signé par une trentaine d’organisations politiques, syndicales et associatives.

Thibault Schneeberger