Vallée de Joux
Vallée de Joux : Mobilisation contre un licenciement inacceptable
Mickaël Béday, est délégué syndical Unia chez Dubois Dépraz, entreprise horlogère sise au Lieu dans la Vallée de Joux, dont on lit sur Internet qu’elle « place l’humain et ses partenaires au centre de ses préoccupations » et qu’elle se vante d’être au cœur d’une « symphonie de savoir-faire ».
Mais un savoir-faire manquant apparemment à Dubois Dépraz, c’est celui consistant à respecter les droits syndicaux de ses salarié·e·s. En effet, Mickaël Béday a été licencié, en date du 24 juin 2019, à 16 h 45.
Ce licenciement est abusif et les motifs avancés par la direction sont injustifiés aux yeux du syndicat, en particulier parce qu’ils font suite à une série de critiques de l’employeur à l’encontre de l’activité syndicale de ce délégué. L’enchaînement démontre la volonté de l’entreprise de trouver à tout prix des motifs pour pouvoir se débarrasser d’un délégué syndical qui dérangeait.
La direction n’a semble-t-il pas apprécié ses démarches, menées à l’interne de l’entreprise, pour faire appliquer la Convention collective de travail de l’horlogerie concernant les heures supplémentaires et le respect de l’indemnisation des employé·e·s lors du déménagement d’un atelier.
Une attaque très grave
Ce cas représente une attaque frontale d’une extrême gravité contre le droit des employé·e·s à être représenté·e·s et défendu·e·s sur leur lieu de travail. Ce n’est pas du tout innocent: chaque fois qu’on licencie un·e délégué·e syndical·e, on rend plus difficile la défense des droits et des conditions de travail de tous·toutes les salarié·e·s.
Ainsi, ce licenciement n’est pas une mesure contre Mickaël Béday, mais bien contre un délégué syndical et son engagement pour la défense de ses collègues. Pour rappel, la Suisse est dans le collimateur de l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant la protection tout à fait insuffisante dans ce pays des délégué·e·s syndicaux·ales et des représentant·e·s du personnel, au regard de la convention nº 98 de l’OIT. Nous évoquions ce scandale dans notre dernier numéro dans l’article Liste noire de l’OIT: La Suisse en sursis. Le licenciement évoqué ici est une illustration concrète de l’acharnement patronal contre les droits des travailleurs·euses et les libertés syndicales.
Une riposte solidaire indispensable
Heureusement, le syndicat UNIA de la Vallée de Joux, a relevé le défi et s’engage dans une ferme défense du collègue licencié. Le 1er juillet, une pétition de soutien a été lancée. Nous vous invitons à la signer, faire signer et retourner le plus massivement possible.
Ensuite, le syndicat appelle à une mobilisation sous forme d’un rassemblement devant le siège de l’entreprise Dubois-Dépraz, au centre du village du Lieu. solidaritéS soutient sans réserve cette mobilisation et nous invitons toutes les personnes pour qui c’est possible à y participer et à y apporter leur solidarité. Il va de soi que la mobilisation devra, le cas échéant, se poursuivre et que nous continuerons à soutenir toutes les mesures que les salarié·e·s concernés et leur syndicat jugeront bon de prendre.
Pierre Vanek