Rentrée en manif des mineur·e·s non accom­pagné·e·s

Ce 23 août à Genève, près de 500 manifestant·e·s soutenaient les revendications du Collectif des mineurs non accompagnés (MNA). Déjà exprimée lors d’un rassemblement cet été, leur première demande est la scolarisation!

MNA

 Ces ados se battant pour aller à l’école sont des enfants, au sens du droit international (moins de 18 ans), sans représentants légaux en Suisse, venant d’États pas assez « maltraitants » pour ouvrir le droit à une protection en tant que réfugié·e·s.

Leur venue a des motifs multiples: misère, maltraitance, protection étatique nulle, institutions corrompues. Bref, ils et elles viennent chercher des droits pour se construire un avenir. Leur parcours migratoire est aussi semé de maltraitances allant jusqu’à la traite d’êtres humains. Il se mue en errance à travers l’Europe faute de prise en charge adéquate. Ils et elles vivent des violences physiques et psychiques dans la rue, en sus de la violence institutionnelle les reléguant à des zones de non droit ou les enfermant pour infraction aux lois sur les étrangers ou délits de subsistance.

La Suisse, comme ses voisins, a une politique de répression/dissuasion. À l’image des bateaux de sauvetage en Méditerranée, ces mineur·e·s cherchent un port d’attache!

Un conseil d’État de mauvaise foi

Malgré les appels du réseau (associations, Ville, services de police et de protection des mineurs…) le Conseil d’État n’a jamais réagi sans y être contraint. La Ville et l’Armée du Salut ont dû refuser d’héberger ces MNA, afin de renvoyer le Canton à sa responsabilité de protection. Cela a permis que des hébergements leur soient proposés dans un hôtel, mais ils étaient inadaptés. Lors de cette rentrée, il a encore fallu que ces mineurs se mobilisent pour que soit reconnu leur droit à la formation!

Entretemps, Poggia aura justifié la violation de la Convention des droits de l’enfant par un risque non avéré d’appel d’air. Le DIP a osé un « Pas de demande d’asile, pas de scolarisation », hors propos ces MNA ne relevant pas de l’asile! La Conseillère d’État a expliqué que ces adolescents sont difficiles: « Ils veulent tout, tout de suite et parfois, ne viennent pas aux rendez-vous…» Le gouvernement a déployé une forte mauvaise foi pour ne pas s’occuper de trente gamins!

Nous soutenons les revendications de ces adolescents, celles des professionnel·le·s les accompagnant et la résolution des Assises sur les mineur·e·s non accompagné·e·s mises en place par les associations et syndicats pour pallier à l’absence d’initiative du Conseil d’État.

Rappelons qu’en juin, le Grand Conseil a voté une motion exigeant du gouvernement une prise en charge immédiate et de qualité des MNA. Lors du vote du budget en décembre, notre groupe Ensemble à Gauche obtenait du parlement un supplément de 500 000 francs pour créer des postes au Service de protection des mineurs pour pouvoir accompagner ces MNA… À ce jour, sauf erreur, cet argent dort toujours.

Julien Repond