Travail du sexe et confinement

La crise sanitaire du Covid-19 touche de plein fouet le monde du travail. Le Conseil fédéral a interdit l’activité des travailleures·euses du sexe. La Grève féministe Vaud organise une cagnotte de soutien.  

Icônes du site callmetoplay.ch
Le site CallMeToPlay.ch a été lancé par les association de défense des travailleurs·euses du sexe Aspasie et Fleur de pavé. Il permet au travailluers·euses de proposer webcams et téléphones.

Les gouvernements ont tenté de mettre en place différents mécanismes de soutien financier à l’emploi. Toutefois, de nombreuses professions précarisées et marginalisées ne peuvent pas bénéficier de ces aides exceptionnelles. Elles ne répondent pas aux conditions pour toucher des APG ou pour bénéficier des indemnités liées à une réduction du temps de travail (RHT). De nombreux·euses travailleurs·euses se retrouvent donc, du jour au lendemain, sans salaire garanti et/ou sans possibilité de travail. 

Il en va de même pour le travail du sexe qui a été interdit par l’ordonnance du Conseil fédéral, le 17 mars dernier. Cette activité ne fait pourtant pas partie de celles bénéficiant des aides et d’assurances. 

Pour pallier cette absence totale de mesures politiques de soutien pour ces travailleurs·euses, les féministes s’auto-organisent en créant des réseaux de solidarité. Tel est le cas du collectif vaudois de la Grève féministe. En pionnier, il a mis en place un pot solidaire, ouvert jusqu’au 19 avril, « afin de parer au plus pressé pendant la crise sanitaire et compenser un peu le précariat que cette crise entrainera pour les travailleur·euse·x·s du sexe »

À ce jour, la cagnotte a récolté plus de 6000 francs. Cette somme sera redistribuée par le biais de l’association lausannoise en soutien aux travailleurs·euses du sexe, Fleur de Pavé, pour répondre aux besoins les plus urgents. Cette action mérite d’être saluée. Elle commence à être médiatisée et incite d’autres collectifs de la grève féministe à s’en inspirer. 

Comme le rappelle le STRASS, le syndicat français du travail sexuel, la solidarité féministe avec les travailleurs·euses du sexe est déterminante en tout temps, et plus particulièrement dans le cadre de la crise actuelle, qui révèle et renforce les inégalités sociales qui traversent notre société.

En tant que féministes et allié·e·s des TDS, nous devons exiger des mesures qui permettent d’assurer leurs besoins vitaux minimaux. Dans cette optique, nous demandons le gel des loyers, ainsi que la réquisition des hôtels et locaux vides pour loger les nombreux·euses TDS qui se retrouvent actuellement à la rue.

Tamara Knezevic    Noémie Rentsch