La majorité de droite à l’assaut de l’état social!

La majorité de droite à l’assaut de l’état social!

Le projet de budget 2004 présenté au Grand Conseil en septembre dernier a été renvoyé au Conseil d’Etat par la majorité de droite. Pour justifier ce coup de force, cette majorité, conduite par sa frange la plus réactionnaire et la plus antisociale, a invoqué l’ampleur du déficit, supposé atteindre 554 millions.

Les conditions posées par les diverses composantes de cette majorité pour accepter l’entrée en matière sur un projet de budget 2004, vont d’un déficit nul à un maximum de 250 millions, le tout devant être accompagné d’un plan prévoyant pour les années suivantes des budgets équilibrés, voire( projet de loi radical) des boni de 100 millions en 2005 et de 150 millions en 2006, après amortissement des pertes liées à la Banque cantonale!

De nouveaux cadeaux fiscaux

Pour couronner le tout, la droite a déposé plusieurs projet de loi visant une baisse des recettes fiscales de plusieurs centaines de millions, essentiellement en faveur du capital, des hauts revenus et des grosses fortunes. Ces nouveaux cadeaux fiscaux viendraient s’ajouter à la baisse de 12% des impôts cantonaux, introduite à travers l’initiative 111, qui a privé l’Etat de 1,5 milliards de recettes depuis l’entrée en vigueur de cette initiative. Cette baisse d’impôts n’a profité qu’à une petite minorité de contribuables très aisés. Par exemple, pour un revenu imposable supérieur à 500000.- le cadeau se monte, en moyenne depuis 1999, à 300000.- par contribuable, soit l’équivalent de 5000.- par mois. Pour un revenu imposable compris entre 75000.- et 100000.- le «cadeau» se monte à 180.- par mois. Pour les revenus imposables inférieurs à 50000.- ce montant passe, en moyenne, à 25.- par mois.


Pour l’immense majorité de la population le bilan risque de devenir dramatique à travers les graves menaces qui pèsent désormais sur les prestations dans des domaines aussi importants que la santé, l’éducation, le social et la sécurité.

La droite vide les caisses

Cette situation n’est pas le fruit du hasard. En multipliant les attaques visant à vider les caisses des collectivités publiques, la droite néo-libérale poursuit deux objectifs majeurs: démanteler les acquis sociaux et affaiblir l’Etat pour le livrer plus facilement aux affairistes de la globalisation.


Pour atteindre ces objectifs, la droite ne manque pas d’idées: couper lourdement dans les prestations à la population, précariser le statut des travailleurs aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique, réduire les salaires et les prestations des caisses de retraite, privatiser et sous-traiter des services publics, vendre des actifs de l’Etat… sans oublier, naturellement, que de tels projets susciteraient de vives oppositions qu’il va falloir tenter d’étouffer, d’où les modifications apportées à la loi portant règlement du Grand Conseil, qui ont réduit considérablement le droit d’expression des députés, et les velléités de cette droite de s’attaquer aux droits démocratiques de la population en général et des travailleurs en particulier, en ce qui concerne le droit de manifester et le droit de grève notamment.


Cette violente offensive antidémocratique et antisociale présente de nombreuses similitudes avec celle des années 90. Elle est cependant beaucoup plus dangereuse car elle s’appuie sur une montée en puissance, en Suisse, en Europe et aux Etats-Unis de l’extrême droite.


La seule réponse crédible à cette offensive est une mobilisation large et unitaire des forces populaires et syndicales. Dans cette mobilisation, l’engagement du personnel des services publics est essentiel. L’assemblée générale de la fonction publique genevoise du 26 novembre dernier est une première étape dans cette mobilisation.


Souhail MOUHANNA