Genève, 1er avril: requérant-e-s d’asile à la rue, résistance solidaire!

Genève, 1er avril: requérant-e-s d’asile à la rue, résistance solidaire!

A l’appel d’ELISA-Asile et d’AGORA, et avec le soutien de solidaritéS et d’autres organisations, des centaines de manifestant-e-s se ont participé à un rassemblement le 1er avril à Genève pour dénoncer le fait que dès cette date, sous prétexte d’«allégements budgétaires» ce sont des milliers de réquérant-e-s d’asile qui seront jetés à la rue dans ce pays. Extraits de l’appel…

«Dès le 1er avril, tout requérant dont la demande est frappée d’une décision de non-entrée en matière sera mis à la rue et considéré comme un étranger en situation illégale. Actuellement, plus d’un quart des requêtes sont liquidées de cette manière! […]

La loi prévoit de nouveaux motifs de non-entrée en matière (NEM) et permet de considérer comme «manifestement infondées» de nombreuses demandes sans même les étudier. De plus, le délai de recours contre une NEM sera abaissé à 5 jours ouvrables, contre 30 actuellement, les conditions empêchant pratiquement tout recours effectif! Il sera extrêmement difficile, dans un Centre d’enregistrement (CERA), de se faire aider par des juristes et de faire recours dans une de nos trois langues nationales!

Concrètement, ces personnes sont exclues du système d’aide sociale! Les cantons pourront attribuer une «aide de première nécessité» à celles qui sont «dans une situation de détresse». Mais il faudra qu’elles s’annoncent à l’Office cantonal de la population! Leur rôle sera avant tout de les chasser de leur territoire! […]

On encourage donc de nombreuses personnes à «disparaître». Il y a bien des chances qu’elles tentent le travail au noir, la mendicité, la délinquance, le trafic de drogue ou la prostitution pour survivre. […]

Les hommes et les femmes de bonne volonté seront tentés de porter secours à des personnes en situation si précaire. Attention! La loi prévoit que toute forme d’aide qui leur sera apportée constitue un délit punissable! […]

Il est donc temps de prendre conscience des absurdités qu’engendrent les rumeurs sur l’abus généralisé du droit d’asile et d’unir nos forces sociales et politiques pour lutter contre la violence de l’Etat à l’égard des plus faibles!»