Des élues genevoises soutiennent Lilith

Des élues genevoises soutiennent Lilith

En Valais, les partis politiques représentés au Parlement n’ont trouvé que des candidatures masculines à présenter au Conseil d’Etat. Typique arrogance macho! En réaction, un groupe de femmes a décidé de présenter une candidature féminine virtuelle: Lilith (la première femme mythologique d’Adam). Les élues municipales de la Ville de Genève ont envoyé cette lettre de soutien à Lilith.

«Nous, femmes du Conseil municipal de la Ville de Genève, toutes tendances confondues, tenons à exprimer notre soutien à votre candidature virtuelle au Conseil d’Etat du canton du Valais.

Nous souhaitons ainsi exprimer notre solidarité avec les femmes valaisannes qui ne seront pas représentées lors de ces prochaines élections.

Nous le faisons avec d’autant plus de conviction que nous sommes nous-mêmes dotées d’un exécutif communal composé exclusivement de représentants masculins.

Votre démarche originale et courageuse a le mérite de mettre en évidence les difficultés majeures auxquelles de nombreuses femmes sont confrontées lorsqu’il s’agit pour elles de gravir les échelons dans les sphères politiques et professionnelles.

Depuis le 10 décembre 2003, les femmes sont en colère!

Parce qu’elles constatent qu’en dépit des promesses maintes fois répétées la place des femmes dans les postes à responsabilité n’est encore pas acquise et doit toujours faire l’objet d’un combat contre la régression de leurs acquis. L’assimilation de la problématique du genre à la problématique de la famille est une dérive dangereuse qu’illustre la transformation dans certains cantons des bureaux de l’égalité en bureau de la famille.

Faudra t-il qu’un jour une loi impose la parité pour qu’enfin la place des femmes soit respectée?

La non-représentation des femmes en Valais nous interpelle toutes, bien au-delà des frontières cantonales, car partout où les femmes ne sont pas représentées c’est une injustice faite à toutes les femmes.

Nous souhaitons que malgré les difficultés rencontrées, de plus en plus de femmes s’engagent dans les partis politiques et dans la société civile afin de faire entendre leur voix et occuper la place qui leur revient de droit.

Enfin, nous espérons qu’un jour prochain, notre soutien et notre solidarité se manifesteront envers une véritable candidate et que l’égalité n’aura plus rien de virtuel.»

Suivent une vingtaine de signatures de femmes de tous partis, les élues de SolidaritéS en étant les promotrices. (mbu)