Un «OUI» contre l'homophobie: Benoît XVI épinglé!

Un «OUI» contre l’homophobie: Benoît XVI épinglé!

A Genève, solidaritéS a choisi de concevoir son affiche en faveur de la Loi sur le partenariat en ciblant l’homophobie. Nous y avons épinglé l’un de ses porte-parole les plus en vue sur le plan international, le nouveau pape Benoît XVI, dont l’«élection» a navré nombre de catholiques, ceci en le citant textuellement.

En effet, dans le document officiel de la «Congrégation pour la doctrine de la foi» – dernier avatar de la Sainte Inquisition – à propos des «projets de reconnaissance juridique des unions homosexuelles»1, on trouve sous la plume du ci-devant cardinal Ratzinger, une kyrielle d’affirmations homophobes, dont celle qui figure dans la bulle… de notre affiche. Les «actes homosexuels» sont en contradiction avec la «loi morale naturelle», sont des «dépravations graves», l’«inclination homosexuelle» est elle-même «objectivement désordonnée», etc., ad nauseam.

Comment saboter la loi?

Mais au-delà de ce catéchisme réactionnaire, ce document, publié en 2003, est hautement politique. Il appelle à des interventions pour «rappeler à l’Etat la nécessité de contenir le phénomène» au nom de la défense du «tissu de la moralité publique», et s’élève particulièrement contre toute loi autorisant des unions homosexuelles au nom du fait que «la tolérance du mal est bien autre chose que son approbation ou sa légalisation.» Celle-ci «finirait par entraîner un changement de l’organisation sociale toute entière, qui deviendrait contraire au bien commun.»

Fort de ces positions «de principe» réactionnaires et homophobes, le Vatican donne ses instructions aux «hommes politiques catholiques». Ainsi: «Le parlementaire catholique a le devoir moral d’exprimer clairement et publiquement son désaccord et voter contre un tel projet de loi». Pourtant, à condition de manifester son «opposition personnelle absolue» et s’il n’est «pas possible d’abroger complètement» une telle loi, ledit parlementaire a les mains libres pour «licitement soutenir des propositions destinée à en limiter les préjudices». Enfin le document rappelle à tous, qu’«en la matière, chacun peut revendiquer le droit à l’objection de conscience» pour «refuser de coopérer matériellement» à l’application d’une telle loi!

Nous avons tapé juste…

Un exposé cohérent d’une pratique oppositionnelle conséquente – au service d’une cause détestable – mais dont les parlementaires de gauche pourraient s’inspirer quant à la méthode.

Pour en revenir à notre affiche, le 21 mai – dans Le Matin – l’évêque auxiliaire de Genève Pierre Farine se déclarait «navré» par cette affiche «déplacée», mais en se gardant bien de se prononcer sur le fond de la position de son Eglise. Celle-ci était pourtant réaffirmée deux jours plus tard dans la Tribune de Genève par le Chancelier de l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, qui reprenait en substance l’argumentation vaticane en réaffirmant que l’Eglise «ne reconnaît pas l’homosexualité en tant qu’acte posé librement» et refusait qu’on «institutionnalise une réalité que nous considérons comme n’étant pas celle de la normalité.» Nous avons tapé juste!

Pierre VANEK

  1. Document en ligne sur www.vatican.va