Sans-papiers: retour à la case départ

Sans-papiers: retour à la case départ


La lutte des sans-papiers pour une régularisation collective est, à Neuchâtel comme ailleurs,dans une phase difficile. Suite à une occupation de la maison du peuple, les sans-papiers s’étaient transportés dans une usine désaffectée mise à disposition par la commune de la Chaux-de-Fonds.



Une liste de 46 noms avait été déposée sur le bureau du Conseil d’Etat qui en avait sélectionné 16 pour demande de permis à Berne. Les autres, soit relevaient d’autres procédures, soit étaient encouragés à disparaître.



Le Conseil d’Etat, s’appuyant sur ses promesses de soutenir un certain nombre de dossiers, exigeait du collectif l’abandon de l’occupation. Cette exigence suscita un difficile débat dans le collectif et le mouvement de soutien sur la meilleure stratégie pour avancer vers l’objectif, la régularisation collective de tous les sans-papiers: volonté de ne pas rompre la discussion engagée avec l’Etat pour ne pas exposer les sans-papiers à des mesures répressives et maintien de la pression pour que les revendications des sans-papiers ne retombent pas dans l’oubli.



Finalement la décision fut prise de suspendre l’occupation qui de toute façon ne pouvait pas durer car les forces du comité de soutien et des sans papiers étaient mises à rude épreuve. Le mouvement se réunit maintenant chaque semaine dans une assemblée générale en plus des groupes de travail, et définit des actions ponctuelles avec l’objectif d’obtenir un permis pour chaque membre du collectif.



Entre-temps les réponses de Berne sont tombées: toutes négatives. Pas un permis. Rien.



Départ case zéro ? Pas tout à fait. Certes le canton a adressé un formulaire officiel à un grand nombre des sans-papiers avec une date de départ fixée au 30 juin mais cela ne veut pas dire que c’est accepté. Tout n’est pas terminé. Fort de l’appui et de la sympathie que le mouvement des sans-papiers rencontre dans le canton, le comité prévoit de nouvelles actions pour amener le Conseil d’Etat à chercher et à trouver des solutions. Travailler, cotiser, payer des impôts pendant des années et se voir refuser toute forme de permis de travail est inacceptable.



(HV)