Lettre d'un lecteur à "ArcInfo"
La police au pays de l’absurde.
Manifestation de cyclistes l’autre soir. La personne en contact avec la police pour l’organisation de cette « critical mass » obtient l’autorisation, mais tombe malade et reste confinée comme celles qui l’ont côtoyée la veille. Merci à elles d’avoir respecté les directives sanitaires du Conseil Fédéral. Les organisatrices et organisateurs présents ont tout naturellement pris la relève pour faire respecter les gestes barrières imposés. Une liste de tous les participant-e-s a été collectée, des responsables de sécurité ont encadré le déroulement du parcours. Toutes les personnes et familles qui ont participé comme moi à cet événement peuvent l’attester: tout s’est déroulé tranquillement selon les règles. Aucun problème à signaler.
Et pourtant! Nous apprenons par Arc Info que la police a dénoncé au ministère public « la personne identifiée » comme responsable, sous prétexte que « si la personne ayant reçu l’autorisation n’est pas présente, la manifestation est considérée d’office comme non autorisée ». C’est aussi inadmissible qu’absurde.
Nous attendons des autorités non des amendes, mais un soutien aux citoyen-ne-s qui s’engagent en faveur d’un aménagement de la ville qui en fasse une cité résiliente avec des priorités aux piétons et aux cyclistes. Une autorisation pour une manifestation publique n’est pas une chose personnelle, mais bien un droit obtenu sous condition de règles à respecter. Ce qui fut fait. La machine judiciaire est maintenant enclenchée, on va donc gaspiller l’argent des contribuables dans des enquêtes, des audiences, des séances de tribunal, des condamnations et des recours. A croire que le canton ne sait plus que faire de son argent. Que la police ne vienne pas se plaindre qu’elle est mal-aimée.
SolidaritéS Neuchâtel, le 26 juin 2020