Manifester est un droit fondamental

Notre camarade Nathalie Delbrouck a été injustement condamnée pour s’être opposée à son interpellation par une police violente lors d’une manifestation pacifique.

Manifestation pacifique contre la journée des banquiers à Neuchâtel à laquelle Nathalie Delbrouck a participé

À l’occasion de la journée des banquiers organisée à Neuchâtel le 15 septembre 2022, un rassemblement pacifique avait demandé aux banques l’arrêt des investissements dans les énergies fossiles, facteur majeur de la catastrophe écologique.

La police n’a pas aimé. Alors que la manifestation touchait à sa fin, deux policiers ont interpellé avec violence une manifestante soupçonnée d’avoir coupé une balise (ruban plastique rouge et blanc) tendue par la police, qui ne servait à rien. 

Ils l’ont plaquée contre un mur, menottée et emmenée au poste. Un spray au poivre a été utilisé. Un cycliste qui passait par là a reçu des coups de matraque. Bref, ce qui, sans cet activisme policier inutile, serait resté un rassemblement pacifique, s’est transformé au final en une véritable saga judiciaire. 

Pas moins de cinq séances de tribunal ont été nécessaires pour arriver à un jugement formel : la police a le droit de tendre une balise même si elle ne sert à rien, la couper est un délit et la police a le droit d’arrêter les personnes soupçonnées. Le cycliste matraqué a vu sa plainte classée. Nathalie Delbrouck a été condamnée pour « refus d’obtempérer » et « violences et menaces contre fonctionnaire ».

Cela nous amène à faire deux remarques. Premièrement, le dispositif de surveillance lors de manifestations appelle à une formation particulière et un contrôle des policier·e·s pour que ce ne soit pas l’occasion pour certain·e·s de régler des comptes. Manifestement, il y a encore beaucoup de travail à faire. C’est au Conseil d’État de s’en assurer au lieu de simplement couvrir les agissements contestables.

Deuxièmement, la Justice se plaint en permanence d’être débordée et de ne pas pouvoir faire son travail. Nous constatons qu’elle multiplie les audiences, mais n’écoute pas les justiciables.

À la suite de ce jugement qui n’a rien retenu des témoignages des manifestant·e·s, nous ne ferons pas recours et arrêterons les frais.

Nathalie Delbrouck est victime d’une injustice. Nous en appelons aux autorités pour que la liberté de manifester ne soit pas insidieusement grignotée et qu’on n’en arrive pas à une situation où c’est la police qui fait la loi. 

Henri Vuilliomenet

Une cagnotte a été ouverte pour couvrir les frais de justice sur gofundme.com ↗︎