LE CONSEIL FÉDÉRAL MAIN DANS LA MAIN AVEC ÉCONOMIE SUISSE ET LE CENTRE PATRONAL

Lors de sa conférence de presse du mercredi 16 avril, le Conseil fédéral a annoncé un assouplissement progressif des mesures déployées pour combattre la propagation du Covid-19. Les premiers commerces et services à la personne pourront rouvrir dès le 27 avril, les écoles dès le 11 mai.

Pour solidaritéS, les dernières annonces du Conseil fédéral concernant le Covid-19 sont irresponsables. En faisant passer la relance de la machine productive et du profit avant le bien commun, il choisi de ne pas respecter le principe de précaution. Il met en danger la santé des travailleur.euse.s de ce pays, ainsi que celle des personnes vulnérables et âgées de plus de 65 ans.

La Suisse ne dispose pas actuellement de matériel médical suffisant pour garantir la protection des salarié.e.s. Les masques sont présentés comme des outils de protection de moindre importance que les entreprises et pouvoirs publics, selon leur bon vouloir, fournissent ou non à leur employé.e.s. En l’absence d’une réelle planification des autorités autour de la production et de la distribution de ces éléments de première nécessité, le personnel soignant doit se démener seul pour se procurer des livraisons de masques au jour le jour. Nous n’avons pas non plus les moyens de tester massivement la population. Il s’agit pourtant d’un élément clé pour lutter contre l’apparition de tout nouveau foyer épidémique. Aucune mesure n’est annoncée pour un renforcement massif du système de santé public, aujourd’hui au bord de l’implosion.

En relançant les activités économiques sans disposer de données sur l’actuel taux de propagation de l’épidémie au sein de la population, les autorités prennent le risque de voir la courbe épidémique s’enflammer à nouveau, à un moment où le système de santé à bout de souffle n’aura plus la force de combattre l’épidémie.

Le Conseil fédéral affirme que nous avançons ensemble vers la sortie de la crise. En réalité, il marche seul avec les responsables d’Économie Suisse et du Centre patronal.

Nous refusons d’être les dégâts collatéraux de leur irresponsabilité politique et nous continuons de revendiquer :

  • La garantie de l’approvisionnement suffisant, la gratuité et la diffusion à l’ensemble de la population des moyens de protection, des tests et des traitements disponibles contre COVID-19. (masque, gants, gel hydrocalcoolique, …) en priorité pour les personnes les plus exposées au virus.
  • Si nécessaire, une réorientation de certains secteurs de la production vers la fabrication de ce matériel médical.
  • Le renforcement massif et immédiat des services publics de la santé et la mise sous contrôle public du secteur sanitaire privé, pour garantir un droit au meilleur traitement pour toutes et tous et à la prise en charge égale de tou·te·s les malades, ainsi que de meilleures conditions de travail pour le personnel soignant.
  • La Suspension immédiate de la mesure du CF sur l’extension du temps de travail maximum au-delà des 60 heures par semaine pour le personnel soignant et respecter la loi sur le travail dans sa forme antérieure au coronavirus.
  • La garantie des salaires et revenus des personnes obligées d’arrêter de travailler, par une extension massive de l’assurance pertes de gain, financée en particulier par une imposition extraordinaire sur les contribuables très fortunés.
  • La défense des droits des salarié·e·s face à l’épidémie: garantie du versement du salaire et interdiction de licencier les personnes malades ou empêchées de se rendre à leur travail à des fins préventives tant que dure l’épidémie.
  • L’interdiction, pour les entreprises qui bénéficient d’aides publiques, de licencier leurs employé.e.s.
  • Le renforcement massif des inspectorats du travail ainsi que des droits syndicaux, afin d’assurer le respect des règles de sécurité notamment sanitaire.

Face au virus, la solution c’est la lutte !

17.04.2020