Pour une éducation sexuelle publique inclusive et non-binaire

Suite au point de vue exprimé par le président des jeunes UDC Neuchâtel au sujet de l’éducation sexuelle à l’école, nous souhaitons apporter notre soutien envers toute la population LGBTIQ+. Celle-ci est la première touchée par des propos qui tentent de supprimer « la théorie du genre » (in Arcinfo, 5.2.2021) dans l’éducation sexuelle à l’école. En prônant un retour à un « discours traditionnel » en matière d’éducation sexuelle et en défendant sa privatisation, M. Cario contribue à renforcer un sentiment d’insécurité auprès des jeunes.

De telles allégations sont particulièrement inquiétantes. La suppression de « la théorie du genre » (en réalité au pluriel cf. « gender studies ») tente d’effacer l’existence de personnes qui sortent de la norme dominante : un homme ou une femme cisgenre (une femme se reconnaissant en tant que femme et un homme se reconnaissant en tant qu’homme) et hétérosexuel·le. Nous soutenons qu’il est sain et indispensable de ne pas invisibiliser les personnes minorisées et marginalisées, qui le sont déjà de part leur trajectoire identitaire. Nous sommes en effet convaincu·e·x·s qu’une démarche inclusive, et si possible non-binaire, est la voie à suivre pour une éducation sexuelle à l’école. Les propos de M. Cario nous paraissent particulièrement problématiques, car le refus de reconnaissance de la population LGBTIQ+ dans un espace public tel que l’école signifie clairement une posture anti-féministe. Tenter de formater les jeunes avec ce biais et nier l’existence de personnes homosexuelles, bisexuelles, trans, non-binaires, queer, etc. est une atteinte au droit à l’autodétermination que nous revendiquons aux côtés des Collectifs féministes.