Votations du 28 novembre 2021

Crédit H18  NON

La mobilité et l’environnement méritent mieux

(votation cantonale, les porteurs d’un permis C peuvent voter)

En avril 2021, le Grand Conseil a voté à une très large majorité un crédit de 180 millions dont 73 millions sont  à la charge du canton. Dès qu’il s’agit de construire des routes, le parlement neuchâtelois oublie toutes ses divisions et vote comme un seul homme ou presque. Il n’y a eu que 7 oppositions au vote final! Une quasi unanimité très préoccupante, car un des défis urgent de notre temps est de trouver des solutions pour réduire le trafic. Or chaque nouveau tunnel amène des véhicules en plus.

Voilà pourquoi solidaritéS a participé au lancement du référendum qui a abouti en juillet.  La population est maintenant appelée à se prononcer sur ce projet contesté. 

Pourquoi nous refusons ce crédit H18?

  • La réalisation du tunnel routier H18 nécessite d’importantes quantités de béton et génère des masses de gaz à effet de serre. Construire davantage de routes, c’est augmenter le trafic à coup sûr. C’est une solution du siècle passé. Aujourd’hui il est important de relever les défis de notre temps: réduire le trafic et ne pas se contenter de le déplacer d’une rue à une autre.
  • En ville même de La Chaux-de-Fonds, le trafic ne sera que déplacé. Certes le POD pourra peut-être se transformer en un espace plus agréable, mais  d’autres rues connaîtront une augmentation des nuisances  insupportables.
  • L’aménagement de la ville pour les piétons et la mobilité douce sont  essentiels. Une motion populaire, déposée en même temps que l’initiative, demande que la part cantonale du crédit, 73 millions, soit allouée à des projets de mobilité douce dans le haut du canton.  
  • Une chose est sûre, si le crédit H18 était accepté, l’argent dépensé pour le tunnel routier H18 ne sera pas à disposition pour améliorer la zone piétonne en ville de La Chaux-de-Fonds, promouvoir la mobilité douce et instaurer la gratuité des transports publics dans le canton de Neuchâtel.
  • La votation sur les transports publics gratuits dans le canton est pendante. Nous préférons des transports publics gratuits dans tout le canton qu’une route de plus qui augmente le trafic.

Pour des soins infirmiers forts  OUI

Former et soutenir le personnel de la santé

Les conditions de travail dans ce secteur son très dures. Horaires irréguliers, contact avec la mort et la maladie, tension permanente. Il est essentiel que personnel de la santé bénéficie de meilleures conditions de travail.  Les salaires doivent être améliorés, le temps de travail légal doit être abaissé et les congés compensatoires pour horaires irréguliers et travail de nuit et du dimanche doivent être augmentés.

Il y a un besoin important de personnel, qu’il faudra de toute façon trouver. Nous ne pourrons pas nous reposer éternellement sur nos voisins. La formation du personnel, le temps et les moyens accordés à la santé, sont non seulement un nécessité, mais bel et bien une priorité.

Nous votons  pour savoir si nous voulons investir davantage dans la santé. Notre choix est fait: c’est OUI!

Juges fédéraux tirés au sort  NON

Hasard et irrévocabilité, où est le progrès ?

Les juges fédéraux ont un pouvoir considérable sur l’évolution des lois dans tout le pays. L’initiative prévoit qu’ils/elles ne soient plus élu-e-s par le parlement, mais tiré-e-s au sort parmi un groupe de candidat-e-s désigné-e-s par une commission spéciale; il est aussi prévu qu’ils/elles soient nommé-e-s à vie, donc plus soumis à réélection, sauf en cas de violation flagrante des devoirs ou incapacité manifeste.

La justice est une question délicate. Les juges, de manière générale, ne sont pas issu-e-s de notre camp, mais plutôt du camp bourgeois, tirage au sort ou pas. Celle ou celui qui sort des clous risque fort de ne pas se retrouver dans la sélection initiale. Le « hasard » restera orienté et l’irrévocabilité risque bien d’être la pire des choses.  Quid si un juge élu à vie est raciste ou sexiste, mais assez adroit pour ne pas l’afficher? La révocabilité est un principe auquel nous tenons, même s’il n’en est pas souvent fait usage.

Loi Covid-19  OUI

Pour une extension des aides

Refuser la loi sous prétexte qu’elle favoriserait la surveillance électronique de masse nous parait faux: en réalité ni les autorités, ni les sociétés privées n’ont besoin de cette loi covid pour surveiller qui bon leur semble. Pour combattre cette surveillance inacceptable, c’est une autre mobilisation citoyenne qui s’impose.

Face au Covid, les autorités sont bien obligées d’agir. La pandémie évolue, la législation doit s’adapter, et en général rapidement. Certaines décisions sont certes contestables et parfois incohérentes, mais nous avons besoin d’une loi protégeant la santé de la population et soutenant celles et ceux qui subissent des retombées négatives dues à la pandémie.

Les aides proposées actuellement sont insuffisantes dans bien des secteurs.  Les pharmas font des bénéfices comme jamais, mais qu’en est-il du quidam qui perd son emploi ou du monde du spectacle, des coiffeurs, des tenanciers de bars et restaurants pour ne citer qu’une partie des perdant-e-s?

Les référendaires se focalisent sur le pass sanitaire, qui est une pression pour ne pas dire une obligation de se vacciner. Certes le pass sanitaire est une mesure contraignante, mais la vaccination est nécessaire pour endiguer cette pandémie. La gratuité des tests, comme mesure d’une politique sanitaire préventive et publique devrait être rétablie. A cela on pourrait ajouter la demande de gratuité pour d’autres tests (VIH, grossesse, diabète, etc). Mais refuser la loi covid par crainte qu’elle ait des retombées négatives, c’est priver d’aide des secteurs entiers qui en ont besoin. C’est pourquoi nous appelons à voter OUI, tout en restant mobilisé pour refuser activement toute surveillance électronique et policière sur nos vies.

SolidaritéS Neuchâtel, le 01 novembre 2021