Prise de position de solidaritéS
votation populaire du 28 septembre 2025
NON à la réforme fiscale, non à un nouveau cadeau aux fortunés
Les chambres fédérales sont arrivées à un accord en décembre 2024 pour la suppression de l’impôt sur la valeur locative payé par les propriétaires qui habitent leur logement. En contrepartie les différentes déductions pour travaux seraient limitées. Selon les experts, la réforme fiscale proposée allègerait sensiblement les charges des propriétaires immobiliers et entraînerait des pertes fiscales pour la Confédération et les cantons estimées à 1,7 milliard de francs par an. Comme cette réforme ferait en particulier mal aux finances des cantons de montagne et de destination touristique, elle est accompagnée d’un projet de modification de la Constitution qui permettrait aux cantons d’introduire un impôt spécial sur les résidences secondaires pour compenser quelques peu les pertes fiscales prévisibles. Formellement, on votera sur cette modification de la Constitution qui doit permettre un nouvel impôt sur les résidences secondaires, mais de fait on votera sur la réforme globale de l’imposition des biens immobiliers, puisqu’une clause d’association prévoit que si l’impôt sur les résidences secondaires ne passe pas, c’est l’ensemble du projet d’abolition de l’impôt sur la valeur locative qui sera rejeté.
C’est tordu, mais les enjeux financiers sont énormes. Les propriétaires qui, globalement, font partie des catégories des plus hauts revenus seraient les grands gagnants d’une telle réforme. Au détriment, une fois de plus, de la majorité de la population à qui les autorités politiques demanderont de se serrer la ceinture en raison de ce manque à gagner considérable. Donc pas de doute ni de surprise : le 28 septembre, solidaritéS appelle à voter NON à la suppression de l’impôt sur la valeur locative.
Identité électronique : solidaritéS neuchâtel est partagé
En 2021, le peuple avait largement refusé une première version, mais l’assemblée fédérale a adopté en décembre 2024 une nouvelle mouture de la « Loi fédérale sur l’identité électronique et d’autres moyens de preuves électroniques ». Le parti pirate s’est saisi du référendum, suivi par deux autres référendums de Mass Voll (antivax) et des jeunes UDC. Le nombre de signatures nécessaires ayant été atteint, le peuple se prononcera le 28 septembre. Une « large alliance parlementaire » formée d’élu·e·s de tous les partis représentés au parlement, de l’UDC aux Vert·e·s s’est formée pour mener campagne et défendre l’identité électronique désignée d’importance nationale.
Une partie des membres de solidaritéS accepte la proposition du fait que les gros défauts de la première version sont gommés: on passe d’un projet privé et centralisé à un système public et décentralisé. L’architecture est organisée autours de technologies cryptographiques éprouvées. Son impact écologique est négligeable et elle n’est pas une menace pour la vie privée. Le OUI se défend d’autant mieux que seul·e·s des élu·e·s UDC ont rejeté cette loi au parlement et que le référendum est porté majoritairement par des voix d’extrême-droite. Mais d’autres arguments font pencher la balance du côté du NON : cette « signature électronique » sera surtout importante pour les banques et les assurances qui veulent faire signer des contrats et organiser des transactions « en ligne » sans devoir passer par le courrier postal. La grande majorité de la population ne gagnera rien avec cette signature électronique qui ne fera qu’accentuer la fracture numérique. Ce sera une nouvelle occasion d’arnaques qui, dans la jungle internet, touchent les moins habiles d’entre nous. Bref, solidaritéS est partagé. Ce n’est pas grave, car ce sujet n’est à notre avis pas très important. Du coup, à chacun-e de faire son choix !