Soutien aux étudiant·exs occupant l’UNIGE évacué·exs par la police

Communiqué de presse du 14.05.24

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Face au vent salutaire qui souffle sur la Suisse – étudiant·exs de diverses universités, EPF et Hautes écoles qui occupent les locaux de leurs écoles pour manifester leur soutien au peuple palestinien – la rectrice de l’UNIGE et le Conseil d’Etat genevois ont choisi de répondre avec des menottes et de la répression en évacuant les étudiant·exs. Cette méthode incompréhensible est une honte toute particulière pour Genève, ville hôte de nombreuses organisations internationales et dépositaire de Conventions qui portent son nom et qui sont piétinées jour après jour en Palestine.

Les étudiant·exs exigent pourtant des choses simples, évidentes face au génocide en cours à Gaza et à une occupation et un apartheid qui règnent depuis 75 ans: une prise de position de l’UNIGE contre le génocide perpétré par Israël et un appel au cessez-le-feu immédiat ; une prise de position contre la destruction des lieux d’enseignement à Gaza ; la suspension de toutes les collaborations de l’Université de Genève (UNIGE) avec des universités et instituts de recherche israéliens. 

Une évacuation scandaleuse

Ce mardi matin, c’est à l’aube que la police est venue déloger l’occupation pacifique des étudiant·exs à Uni-Mail (UNIGE) qui protestaient contre le silence et la complicité de leur institution avec le génocide en cours à Gaza. Les étudiant·exs ont été menotté·exs et emmené·exs au poste.

Le lundi, la rectrice de l’UNIGE Audrey Leuba avait décidé de rendre tout dialogue impossible en refusant d’entrer en discussion sur le fond des revendications du mouvement. Au lieu de construire un dialogue constructif avec les étudiant·exs mobilisé·exs, au lieu de faire ce qui était élémentaire à savoir prendre position publiquement pour le respect du droit international et pour un cessez-le-feu, l’UNIGE a déposé plainte pour violation de domicile. Dans le même temps, la Conseillère d’Etat PLR en charge du DIP Anne Hiltpold appelait à faire évacuer l’UNIGE.

L’UNIGE a perdu ses repères

L’UNIGE se réclame de connaître suffisamment les droits humains pour proposer différents cursus et des cours labellisés «Droits humains». Force est de constater que dans la pratique, la théorie est bien vite oubliée.

Alors que nous parlons d’une action de dénonciation d’un génocide en cours, la rectrice de l’UNIGE n’a rien trouvé de mieux que de porter plainte contre les étudiant·exs. Quand les professeur·exs d’histoire rappelleront ce qui s’est passé en 2023-24 en Palestine, espérons qu’iels n’oublient pas de mentionner la réaction de leur institution !

Une Conseillère d’Etat PS qui étouffe la contestation d’un génocide?

Face à la situation génocidaire en Palestine et à la nécessité impérieuse de préserver la liberté d’expression de celles et ceux qui souhaitent en finir avec la complicité de nos institutions avec ce massacre, on aurait pu légitimement attendre de la Conseillère d’Etat PS en charge de la police Carole-Anne Kast qu’elle intervienne pour soutenir la mobilisation ou a minima qu’elle temporise et tente un processus de médiation. Au lieu de cela, elle a envoyé brutalement des policiers pour procéder à une évacuation. A-t-elle agi ainsi suite à une décision du collège gouvernemental ou de son propre chef ? Nous demandons qu’elle s’exprime publiquement à ce sujet pour rendre des comptes à celles et ceux qui l’ont élue. Rappelons qu’elle s’était déjà illustrée dans ce dossier en serrant la vis aux manifestations en soutien à la Palestine depuis l’hiver.

solidaritéS apporte son soutien à toutes les personnes qui se sont mobilisées ces derniers jours à l’UNIGE, qui ont tenu le coup d’une occupation dans des conditions difficiles pour obtenir une prise de position minimale de l’Alma Mater au sujet du massacre en cours à Gaza. Nous apportons également notre soutien aux autres occupations, notamment celle qui vient de démarrer à l’HEPIA.

Nous exigeons la garantie qu’aucune charge ne sera retenue contre les étudiant·exs qui ont participé à l’occupation et continuons à attendre de l’UNIGE qu’elle réponde aux revendications légitimes des militant·exs et étudiant·exs des universités et Hautes écoles en Suisse !