Trafic aérien
Non à la casse sociale ! Oui à la dignité au travail
Une première pour le secteur du trafic aérien : les personnels et les syndicats des aéroports de Zurich et de Genève se sont mobilisé ensemble pour contrer les attaques patronales.
Les négociations entre la direction d’Air France-KLM et les syndicats ont tourné court ces derniers jours. La compagnie l’avoue elle-même : les licenciements, délocalisations et recours à des sous-traitants externes étaient prévus bien avant la crise sanitaire. Concrètement, les activités délocalisables vont être transférées à Budapest, où le salaire moyen se situe aux alentours de 600 euros. Celles qui sont indispensables sur place, comme les guichets ou l’orientation du public, seront sous-traitées à DNATA (société émiratie de service au sol au cœur de l’affaire Maudet…). Air France, qui a déjà délocalisé son call center au Caire, poursuit sa politique de rentabilité à court terme alors même que la crise sanitaire mondiale nécessite une remise en cause de cette logique mortifère !
Rappelons que la compagnie aérienne franco-hollandaise a bénéficié de 7 milliards d’euros d’aide publique du gouvernement français et de 3 milliards des Pays-Bas pour… payer les salaires pendant l’arrêt de ses activités au printemps dernier. Dès lors, le traitement réservé aux employé·e·s opérant en Suisse, avec des conditions de licenciement encore pires qu’en France ou en Hollande, est monstrueux. Rappelons aussi que ces personnels essentiels perçoivent un salaire de 3500 francs pour un temps plein, soit moins que le salaire minimum de 23 francs de l’heure sur lequel les Genevois·e·s se prononceront le 27 septembre.
Enfin, ces licenciements en préfigurent d’autres, notamment chez Swiss. Il est encore temps pour les autorités fédérales de conditionner leur aide d’un milliard au maintien des emplois ou à leur reconversion dans des secteurs non nuisibles à la planète. En cela, Berne pourrait prendre exemple sur le gouvernement allemand qui a conditionné son aide à la compagnie mère de Swiss, Lufthansa, à son entrée dans le capital (à hauteur de 20%) et au sein du conseil de surveillance de l’entreprise.
Thomas Vachetta