Banque cantonale neuchâteloiseL’austérité, c’est pour les autres!

Banque cantonale neuchâteloise
L’austérité, c’est pour les autres!

Ce 16 juillet, la presse locale nous a donné un avant-goût
du «nouveau visage» annoncé sur les bâches
recouvrant le bâtiment de la banque… En effet, le Conseil
d’administration de la BCN– présidé par
l’économiste Jean-Pierre Ghelfi, membre du PS – a
fixé sa nouvelle rémunération, en hausse moyenne
de 66 % par rapport aux anciens barèmes datant de 2001,
décision ratifiée par le Conseil d’Etat
Questionné par L’Express, le Conseiller d’Etat
Studer estime «en rigolant» que les dirigeants de la BCN
n’ont pas été trop généreux envers
eux-mêmes: «pas du tout, si l’on regarde dans
d’autres cantons, même pas Vaud, qui est hors norme, mais
des banques de la même taille que la nôtre».

Pourtant, il n’y a pas à rire… Depuis juin 2005, le
gouvernement Actuel mène une politique
d’austérité frappant les couches les plus
défavorisées de la population; il a procédé
à des reports de charge sur les communes et à des coupes
claires dans la fonction publique (par ex. en augmentant les effectifs
des classes). Tout ça au nom d’une prétendue
«symétrie des sacrifices»,ménageant hauts
revenus et grandes fortunes, bien défendus par la droite,
notamment grâce à un «frein aux
dépenses» accepté au Grand Conseil et en votation
populaire par le PSN…

La BCN va bien, tant mieux! Mais cet argent appartient aux habitant-e-s
du canton. Ne serait-il dès lors pas plus juste de
l’investir dans la formation et la réinsertion des jeunes
et moins jeunes en difficulté ou dans d’autres projets
d’utilité publique, plutôt que de garnir les poches
des membres du Conseil de la BCN, fussent-ils au PS ou aux Verts?

Indépendamment des sommes en jeu, la décision du Conseil
de la BCN rappelle l’«affaire Calvet» en 1989: le PDG
de Peugeot, s’était augmenté de 49 % en deux ans,
alors qu’il refusait 1,5% aux travailleurs.Mais avec ses 66 %
d’augmentation, la BCN fait mieux que ce PDG! Salarié-e-s
et retraité-e-s qui ont de la peine à boucler leurs mois
apprécieraient que leurs patrons ou l’Etat soient aussi
généreux à leur égard. 

Hans-Peter Renk

La Police de la ville de Neuchâtel débloque

Le 9 juin au bout de la rue de l’Hôpital,
solidaritéS tient un stand en faveur du droit
d’éligibilité des immigré-e-s. A
l’autre bout, l’UDC a planté une tente et offre la
raclette… Un policier décide de se distinguer et nous colle
une amende, au prétexte qu’il n’y a pas eu de
demande pour installer ce stand. Peu lui importe que notre tractage se
fasse dans le cadre de la campagne en faveur du droit
d’éligibilité et que le comité unitaire ait
fait les démarches nécessaires: il relève le nom
d’un militant de solidaritéS. Au début de
l’été, solidaritéS reçoit une
ordonnance du ministère public: 160 Fr. d’amende et de
frais. Après recours, c’est maintenant un mandat de
comparution qui convoque notre militant au tribunal le 13 septembre.
Avec quoi va-t-on encore encombrer les tribunaux? N’ont-ils rien
de mieux à faire? La coalition libéralo-radicalo-UDC qui
tient la police à Neuchâtel n’arrête pas de
fustiger l’Etat qui gaspillerait l’argent public, mais
n’hésite pas à actionner la justice par pure
vengeance politique. Elle signe par là la
médiocrité de son personnel politique, qui
s’étend apparemment aux agents… Cela pose une question:
que fait la Ville pour garantir le libre exercice des droits politiques?

Henri Vuillomenet