A Blocher à la TSR, la rue répond:
Résitance!

A Genève, le mouvement
solidaritéS, relayé par d’autres groupes ou
associations, a appelé à manifester le 4 septembre devant
la TSR. Blocher y prenait en effet la parole en tant que «grand
invité» de l’émission Infrarouge, de nombreux
citoyen-ne-s – eux – ont pu prendre la parole dans la rue.

Ce sont en effet 250 personnes, de toutes les couleurs et de tous les
âges, qui se sont rassemblés et qui ont pendant plus
d’une heure et demi, pu s’exprimer et débattre
à micro ouvert de la résistance nécessaire
à la politique blochérienne et à ses
différents aspects.

De la manif anti-nucléaire du 8 septembre, à la manif
syndicale d’UNIA du 22 septembre, en passant bien sûr par
la mobilisation à l’occasion de la venue de Christophe
Blocher au comptoir suisse… tous les rendezvous des mouvements
sociaux qui contestent la politique bourgeoise dont Blocher est
l’incarnation ont été évoqués et
rappelés.

Concernant les affiches racistes de l’UDC, que
l’Exécutif de la Ville de Genève refuse toujours
malheureusement faire recouvrir, la dénonciation a
été sans équivoque, comme l’appel et
l’engagement à combattre ce qu’elles
représentent. Nombre de manifestant-e-s revendiquaient
précisément le statut de «mouton noir» par
des autocollants exprimant leur solidarité avec celles et ceux
que vise le parti de Blocher par sa campagne haineuse…

Une membre du mouvement en cours d’occupation de logements vides
à Genève a également pris la parole pour donner
son avis sur l’importance de campagne-là de contestation
du droit divin des propriétaires, imposé par la force
contre le droit au logement, dont l’évacuation illicite de
RHINO est un symbole. A noter que ce «délit»
d’expression libre d’une opinion hétérodoxe,
s’est soldé par un contrôle d’identité
de la personne en question à la sortie du rassemblement par la
police de Laurent Moutinot. Ce fut là le seul
«dérapage» d’un rassemblement prometteur pour
les mobilisations futures.

La main dans le sac…

Depuis l’émission en question, on apprend que Blocher
aurait prêté la main à une campagne minutieusement
orchestrée pour pousser à la sortie l’ancien
procureur général de la Confédération.
Celui-ci aurait commis le crime de lèse-majesté de
vouloir chercher des poux à un banquier privé
impliqué dans une affaire de blanchiment d’argent, mais
qui avait l’honneur d’être un camarade
d’armée du Conseiller fédéral et un ami
d’enfance de sa femme Sylvia Blocher.

Rien de bien surprenant, ces faits s’ils sont prouvés sont
certes d’une extrême gravité, mais rappelons que
c’est bien l’UDC qui a démarré la
dernière législature en faisant voter par une
majorité du Conseil national, l’inscription du secret
bancaire dans la Constitution helvétique. Or celui-ci est
précisément le paravent d’évasion et de
fraudes fiscales planétaires, il sert à protéger
des milliards volés aux quatre coins du monde, comme aussi des
sommes colossales issues du crime organisé.

Alors, que le milliardaire Blocher ait fauté au
bénéfice d’un «petit copain» ce serait
très grave, que son parti défende le secret bancaire en
l’érigeant en «droit de l’homme» (sic)
ça l’est, sur le fond, évidemment plus. Que du
côté de la «gauche» on s’aligne en
défense de ce même secret bancaire, comme l’ont fait
Micheline Calmy-Rey et nombre d’élu-e-s du PSS, ça
c’est vraiment à pleurer… En tout cas, ça
démontre que la «déblocherisation»
nécessaire de ce pays ne passe pas par la seule éviction
de ce personnage du Conseil fédéral.

Nous publions ci-contre le texte de l’appel que
solidaritéS a fait circuler pour inviter au rassemblement devant
la TSR et qui résume bien la position de notre mouvement en la
matière.

Toutes et tous ensemble sans concession contre la xénophobie et le racisme!

Les divisions entre les travailleurs-euses n’ont jamais servi que
le patronat et ses représentants. La xénophobie et le
racisme, sordide fond de commerce de l’UDC, s’étale
outrageusement dans sa dernière campagne d’affichage
à gros budget. Le parti de Blocher ne cesse de désigner
ses boucs émissaires, étrangers-ères,
réfugié-e-s, sans-papiers, salarié-e-s au
chômage, personnes handicapées… comme responsables de la
précarité croissante générée par le
système capitaliste et renforcée par la politique
néolibérale dont l’UDCest un fer de lance.

Le fait d’utiliser la couleur de la peau ou la nationalité
comme critère de discrimination à l’embauche, dans
l’accès au logement ou à la formation, est non
seulement inacceptablemais affaiblit la solidarité indispensable
pour lutter contre l’aggravation de l’exploitation
quotidienne, l’insécurité sociale et la
paupérisation de couches sociales toujours plus larges. Ces
courants racistes et xénophobes alimentent la haine et les
agressions toujours plus violentes contre les
étrangersères, comme on l’a récemment vu
à Genève. Seules des mobilisations
déterminées contre toutes les formes de discrimination
pourront freiner la politique délétère de
l’UDC et de ses acolytes.

L’éviction de Blocher du Conseil fédéral
pourrait en représenter un symbole, mais ne suffira pas pour
affaiblir durablement l’UDC et à
«déblocheriser» ce pays. Le défi à
venir passe par la reconstruction de nouvelles solidarités sur
tous les terrains, contre toutes les formes d’exploitation,
d’exclusion ou d’oppression.

Dans ce sens, solidaritéS appelle àmanifester
publiquement et fortement notre opposition à la politique
blochérienne… lors de la venue de Christophe Blocher à
Genève pour participer à l’émission
«Infrarouge».

Blocher prend la parole à la TV, à nous de la prendre
dans la rue! Rendez-vous nombreuses et nombreux pour ce rassemblement
citoyen…