Sauvons Mumia Abu-Jamal !

Sauvons Mumia Abu-Jamal !


Samedi 20 janvier, jour de l’investiture de George Bush, nouvelle journée internationale de mobilisation


Mumia Abu-Jamal est un journaliste noir américain, défenseur des minorités et des opprimés, dénonciateur inlassable du racisme institutionnel. Accusé et jugé responsable du meurtre d’un policier, il a été condamné à mort en 1982 à l’issue d’un procès dont la régularité et l’équité sont mondialement contestées. Depuis 19 ans les preuves de son innocence n’ont cessé de s’accumuler. Pour autant, à deux reprises, en 1995 et en 1999, il aura fallu une grande mobilisation internationale pour empêcher in extremis son assassinat « légal ». Aujourd’hui, sa vie est entre les mains d’un juge qui doit décider d’entendre ou non les témoins à charge qui ont reconnu avoir été subornés lors du procès. Avec plusieurs millions de personnes dans le monde, avec la Commission des droits de l’homme de l’ONU, avec Amnesty International, avec le Parlement Européen, avec les autorités institutionnelles françaises, avec des parlementaires de toutes tendances, de nombreux élus locaux et des villes qui ont fait de Mumia leur citoyen d’honneur, nous exigeons vie sauve, justice et liberté pour cet homme. Cette mobilisation inquiète les autorités politiques et judiciaires américaines. Mais pas encore au point de renoncer à la peine capitale, comme l’ont fait tous les grands pays démocratiques, et d’accéder enfin à la demande de révision du simulacre de procès dont a été victime Mumia.


Ce 20 janvier est le jour de la passation de pouvoir entre Clinton et Bush. Le champion du monde des exécutions, selon l’expression du journal International Herald Tribune, devient Président des Etats-Unis. A son actif, près de 150 ordonnances de mort en tant que gouverneur du Texas ! On ne peut donc qu’être inquiet de son accession à la plus haute responsabilité d’Etat. D’autant qu’il vient de déclarer qu’il n’avait aucunement l’intention d’abolir la peine de mort, ni d’instituer un moratoire, précisant même qu’il avait acquis la certitude que c’est le meilleur moyen de combattre la violence. Objection, Monsieur le futur président, les statistiques officielles américaines attestent du contraire. Plus « on » condamne, plus « on » exécute, souvent sur simple dénonciation et sans la moindre preuve avérée, et plus la violence se développe et se radicalise. Comment expliquer autrement le record absolu que constituent les deux millions d’américains incarcérés et les 3.700 condamnés qui attendent dans le couloir de la mort, parmi lesquels se trouvent des mineurs et des handicapés. Comment expliquer que les pauvres et les minorités ethniques représentent la majorité des condamnés en faisant l’impasse sur le racisme et la discrimination du système politico-judiciaire.


Ce 20 janvier, nous voulons dire haut et fort qu’il faut en finir avec la barbarie que constituent les exécutions partout dans le monde et aux USA en particulier (plus de 600 en 25 ans), qu’il faut abolir la peine de mort, qu’il faut reconnaître la présomption d’innocence à Mumia Abu-Jamal en le libérant dans l’attente du nouveau procès qu’il réclame depuis 19 ans. En France, outre le rassemblement parisien, des initiatives auront également lieu dans de nombreuses villes. Le même jour, une grande manifestation sera organisée à Washington.


Collectif Unitaire National de Soutien à Mumia Abu-Jamal, Paris. Tél. 00331 – 53 38 99 99 – FAX 00331 – 40 40 90 98