LME: ContrAtom vous propose 15 bonnes raisons de voter non
LME: ContrAtom vous propose 15 bonnes raisons de voter non
- Avec la LME, notre électricité, un bien commun indispensable, vital pour toutes et tous, dépendra des décisions de spéculateurs et de multinationales, plutôt que des intérêts du plus grand nombre et de décisions réfléchies et démocratiques, tenant compte du long terme et de critères sociaux et écologiques…
- Avec la LME, des dispositions essentielles de la Constitution genevoise et de son art. 160C sur lénergie seront rendues caduques: notamment linterdiction des tarifs dégressifs pour les gros consommateurs, le contrôle public transparent des tarifs électriques et lexigence dinvestissements énergétiques conformes aux critères environnementaux voulus par les citoyen-ne-s.
- Avec la LME, les Genevois-e-s cesseront dêtre maîtres des décisions concernant leur approvisionnement électrique. Aujourdhui, avec ses SIG, Genève commence enfin à prendre le chemin dun approvisionnement à 100% en électricité renouvelable. Demain, avec la LME, EDF pourrait ouvrir boutique chez nous et venir dealer son courant nucléaire directement dans notre Ville.
- Avec la LME, les SIG, soumis actuellement à un contrôle public à 100%, prendraient inéluctablement le chemin de la privatisation privant notre collectivité dun outil indispensable à une politique publique en matière dénergie, deau, de déchets… . (Rappelons à ce propos que lancien conseiller dEtat de lère dite «monocolore», Philippe Joye, avait fait préparer un projet de loi dans ce sens…) Dans son message au sujet de la LME en 1999 le Conseil fédéral annonce clairement la couleur: «La privatisation des entreprises publiques ne serait pas le moyen de la libéralisation, mais sa conséquence…» y écrit-il!
- Avec la LME, les décisions en matière énergétique seront prise en fonction de critères de profit à court terme. Piloter un domaine aussi vital de cette manière cest comme confier les commandes dun avion à un pilote mal formé, ne maîtrisant ni les instruments de vol, ni la langue du pays et sous linfluence de barbituriques… ça finit en catastrophe!
- Avec la LME, la sécurité dapprovisionnement nest pas assurée, les Californien-ne-s ont payé les recettes néolibérales (dune loi votée à lunanimité de leur parlement avec lappui des associations de consommateurs !) aux prix de coupures de courant à répétition et de dizaines de milliards de dollars pour payer la facture creusée par les trafiquants de type Enron, dont des émules, à qui le Conseil fédéral veut donner carte blanche, sont déjà à luvre chez nous…
- Avec la LME… Pour le moment, les SIG tournent sans subvention et rapportent au contraire de largent aux collectivités publiques Canton et communes. Avec la LME, cest la perspective à terme dune opération de sauvetage aux frais des contribuables style BCG ou Swissair… LEtat de Californie par exemple vient demprunter plus de 11 milliards de dollars sur 20 ans pour contribuer à payer la facture de quelques mois détranglement électrique par les spéculateurs. (New York Times du 21.7.02)
- Avec la LME, le niveau dentretien et la fiabilité du réseau national de distribution électrique, ou des réseaux locaux, risquent de prendre le chemin qua pris le réseau ferroviaire britannique, complètement dégradé, qui entraîne des accidents à répétition et un service pour les passagers qui na jamais été aussi mauvais, malgré ou à cause des multiples compagnies «concurrentes» qui leur offrent leurs «prestations». Cest ce qui sest passé à Auckland en Nouvelle-Zélande, dont le centre a été privée de courant pendant des semaines, il y a quelques années…
- Avec la LME, cest aussi et surtout la sécurité des centrales nucléaires, déjà en chute constante avec leur vieillissement continu, qui va en prendre un coup. Début 2000 déjà, le nouveau patron de la sûreté nucléaire helvétique (la DSN), Wolfgang Jeschki nécrivait-il pas «Puis-je me consacrer à mon travail en toute tranquilité? La réponse est bien sûr non. Pourquoi ? On mentionnera dabord louverture du marché de lélectricité et ses effets sur le producteur qui reçoit moins dargent pour le kilowatt-heure des marchés électriques: «Des indices quant à des répercussions négatives sur la sécurité ont été reconnus dans des centrales nucléaires étrangères» (Communiqué DETEC du 6 avril 2000)
- Avec la LME, il y aura une forte pression pour faire sauter tous les verrous réglementaires et légaux en matière nucléaire, au détriment encore une fois de la sécurité et des droits des citoyen-ne-s. Cest ce qui est en train de se passer en Grande-Bretagne où, pour relancer le nucléaire dans les conditions dun «marché électrique compétitif», le gouvernement étudie laccélération drastique des procédures dautorisation de réacteurs atomiques. (selon un rapport publié par le New Scientist le 3.7.02)
- Avec la LME, les tarifs pour les gros consommateurs baisseront sans doute – cest en effet le but premier de cette loi – ceci non seulement au détriment des petits consommateurs, qui devront passer à la caisse, mais au détriment des investissements dans lutilisation rationnelle et les économies dénergie, qui sont pourtant un élément central dune politique de sortie du nucléaire. Cet aspect est reconnu par le Conseil fédéral lui-même, dans son message de 1999, qui indique que louverture du marché va «à lencontre des objectifs déconomie du programme Energie 2000 et de son programme subséquent. (…) Il en va de même en ce qui concerne les chances de commercialisation de toutes les énergies renouvelables.»
- Avec la LME, on assiste à un chantage antidémocratique. Les autorités présentent la décision de libéralisation-privatisation du secteur électrique comme ayant déjà été prise, relevant dune fatalité inéluctable. Il ne sagirait «que» den régler les modalités… Les citoyen-ne-s nauraient donc pas de choix véritable. Or, si la LME était acceptée, on interpréterait évidemment un vote favorable comme un feu vert pour mettre le turbo sur toutes les privatisations: gaz, eau, santé éducation… Cest donc aussi de ce point de vue quil faut refuser la LME.
- Avec la LME, on appuie les positions les plus réactionnaires… Christoph Blocher lui-même, qui avait pourtant voté contre la loi au parlement, affirmant que «dès le moment où on a décidé de maintenir un monopole pour la société qui exploitera le réseau (…) il aurait fallu que ce monopole soit de droit public et non pas de droit privé.» (Le Temps, 16.12.00) a tourné sa veste et estime que cette loi est bien assez ultralibérale pour lui …et pour un parti qui défend la «capacité concurrentielle de lénergie atomique» (prise de position UDC du 9.6.00)
- Avec la LME et le processus de libéralisation-privatisation dans lequel sinscrit cette loi, dici quelques années, lensemble du marché électrique européen sera contrôlé par un ou plusieurs monopoles privés, qui sentendront entre eux et qui échapperont à tout contrôle démocratique. Ce nest pas tourner le dos à lEurope, mais au contraire rendre service à tous nos concitoyen-ne-s européens, qui nont jamais été consultés sur la question, que de donner un signal fort contre les privatisations et le tout-au-marché.
- Avec la LME, les prétendues dispositions «environnementales» sont des mesures cosmétiques qui ne remplaceront pas un programme volontariste de développement de nouvelles sources dénergies renouvelables …comme celui dont a bénéficié le nucléaire en son temps. A Genève, toutes les organisations de défense de lenvironnement, rassemblées dans la Coordination Energie, ne se sont pas laissées embobiner!