Pour sortir de la terreur mondialisée… Il faut promouvoir la justice globale!


Pour sortir de la terreur mondialisée…
Il faut promouvoir la justice globale!


Jean Batou

Des dizaines de victimes à Washington, des milliers à New York, les symboles de la puissance militaire et économique des Etats-Unis frappés de façon spectaculaire par une opération de terreur sans précédent. L’horreur de la guerre moderne, de la violence aveugle contre les populations civiles, fait ainsi brutalement irruption au cœur de l’empire américain. Comme partout dans le monde, dans de telles circonstances, ce sont les travailleuses et les travailleurs, ici le peuple des secrétaires, des concierges, du personnel d’entretien, des sauveteurs et des pompiers, qui paient le plus lourd tribut à cette folie meurtrière. Ils ont été massacrés, comme l’ont été les milliers de Soudanais victimes des frappes de représaille américaines, en août 1998, comme le sont jour après jour les civils palestiniens des territoires occupés.


La violence mondialisée du capitalisme sauvage ne connaît pas de frontière et se développe comme une réaction en chaîne incontrôlable. Aujourd’hui, celle-ci frappe à deux pas de Wall Street, en direct, devant les médias du monde entier. Mais elle écrase aussi des millions d’êtres humains, au quotidien, dans les innombrables régions de la planète que les projecteurs de l’actualité n’éclairent jamais. Elle s’enracine dans l’oppression, dans l’injustice sociale, dans le rançonnage des plus pauvres par la dette, dans le racisme et le sexisme, dans la destruction programmée des grands équilibres naturels qui menacent des populations entières… Elle ne peut être combattue qu’à à la racine.

Les réactions agressives des élites au pouvoir à Washington, à la tête des pays de l’OTAN ou en Israël, représentent une lourde menace pour les ennemis présumés de l’Occident, de même que pour les droits démocratiques dans le monde entier. Le mouvement international croissant contre les effets de la mondialisation néolibérale est bien sûr directement exposé. Ainsi, simultanément, à la fin septembre, Berlusconi se prépare à disperser brutalement les opposants au Sommet de l’OTAN à Naples, tandis que Bush double les effectifs de police et construit un mur de béton inexpugnable pour protéger les assemblées du FMI et de la Banque Mondiale à Washington. Après le traumatisme du 11 septembre, les deux chefs d’Etat devraient être en mesure de justifier les pires dérapages sécuritaires. Le mouvement devra donc déjouer les pièges croissants qui se dressent sur son chemin.

Ce Pearl Harbor des services secrets américains et occidentaux ne peut que déboucher sur un effort de guerre renforcé contre toute menace présumée, politique ou militaire, contre la stabilité globale du système. La fermeture des places boursières pour plusieurs jours, au moment où les Etats-Unis entrent en récession, a en effet de quoi préoccuper les gros détenteurs de capitaux. Le Pentagon, la CIA et le FBI réclameront des moyens supplémentaires. Les partisans de la guerre des étoiles chercheront à en tirer argument, ad absurdum, en faveur de la réalisation de leurs programmes les plus délirants… Tout cela met en péril la promotion de la paix dans le monde, qui exige notamment la réduction massive des dépenses militaires.

Pourtant, on peut espérer qu’une autre logique se fraye un chemin dans la réflexion collective de centaines de millions de citoyennes et de citoyens du monde. Si la principale puissance militaire de la planète peut ainsi être frappée au cœur, perdant en quelques heures autant de vies humaines que durant les pires journées de la Seconde guerre mondiale, c’est qu’elle fait fausse route, c’est aussi que les règles du jeux économiques et sociales dont elle se porte garante sont dangereuses pour l’humanité toute entière. En effet, n’est-ce pas en exigeant la promotion d’une justice globale, d’une égalité sociale sans discrimination, d’un ordre politique fondé sur la démocratie participative, débarrassé de toute violence de masse, que les fondements de la paix pourront être effectivement garantis. Mais pour cela, le monde doit changer de base