Un conseil d'état à majorité libéral-radical

Un Conseil d’Etat à majorité libéral-radical

L’élection au système majoritaire à deux
tours d’un gouvernement privilégie toujours les personnes
au détriment des idées et des programmes. La
publicité et les photos léchées y jouent un grand
rôle. La droite du canton, radicaux-libéraux-UDC, voulait
reconquérir à tout prix la majorité au parlement
et au gouvernement, perdue il y a quatre ans. Raté pour eux aux
élections du Grand Conseil, puisqu’ils y ont perdu 2
sièges, mais réussi au Conseil d’Etat.

    Deux listes s’affrontaient au deuxième
tour, celle du PS-VERTS-POP, avec Gisèle Ory, Jean Studer et
Fernand Cuche et celle du parti libéral-radical.
Solidarités a appelé à voter pour la liste de
gauche pour faire barrage à une droite reconquérante dont
la politique se fera encore plus sur le dos des plus faibles. La
campagne de la droite a visé Cuche, le maillon le plus faible de
la liste qui avait vu fondre son électorat de moitié au
1er tour. Les coups ont été bas, très bas, visant
la personne; son visage a été systématiquement
recouvert de croix gammées sur les affiches électorales,
en écho d’une vidéo du PLR présentant le
canton comme une dictature, le Neuchistan soumise au leader Cuchowitz
et à ses milices. Le fait que sur les trois conseillers
d’Etat élus PLR,  deux sont d’anciens policiers
n’est pas pour nous rassurer, car contrairement à ce
qu’affirmait la campagne populiste des
« jeunes » PLR,  la remise en cause des
libertés, c’est bien de ce côté-là
qu’elle vient.

    Le résultat a été très
net. Jean Studer et Gisèle Ory en tête avec 33000 voix,
devant le trio bourgeois 29000 voix. Fernand Cuche se retrouvait
éliminé avec 21000 voix. C’est dans les campagnes
que Fernand Cuche a été biffé, puisqu’il
arrivait 3e à Neuchâtel et 4e à la Chaux-de-Fonds.
Un vote droite-gauche assez classique, les candidat·e·s
PS étant soutenus au-delà de leurs rangs, dans le camp
bourgeois.

Henri Vuilliomenet