Contre l’islamophobie… NON à l'initiative de l'UDC et aux mesures xénophobes qui la justifient!

Contre l’islamophobie… NON à l’initiative de l’UDC et aux mesures xénophobes qui la justifient!

Le 29 novembre 2009,
l’initiative du « Comité contre la
construction de minarets » sera soumise au vote. Elle
aurait pu être invalidée. Les autorités s’y
sont opposées mais appellent à la rejeter.

Le 4 mars 2009, Le Conseil fédéral était suivi par
le Conseil national. Cependant, Alain Bovard, juriste à la
Section suisse d’Amnesty International, s’alarmait,
« c’est la première fois que la Suisse est
appelée à voter sur un thème en relation
étroite avec l’islam et il y a fort à craindre
qu’au-delà des discussions juridiques, des peurs plus ou
moins diffuses ne jouent un rôle important dans le
débat ».

    Le 5 juin 2009, le Conseil des Etats emboîtait
le pas au Conseil national. Malgré Luc Recordon, qui ne doute
pas que cette initiative viole le noyau fondamental des droits dans
l’application du droit international public impératif.
Malgré Claude Hêche, pour qui le seul effet de cette
initiative discriminatoire sera de renforcer les peurs et les
sentiments xénophobe: « la liberté
religieuse et beaucoup d’autres bien sûr sont
menacées par ce climat que certains veulent
délétère ». Malgré Dick Marty,
qui rappelait que le parlement avait jugé constitutionnelle
l’initiative « Internement à vie pour des
délinquants sexuels ou violents jugés très
dangereux et non amendables » qui attente gravement
à des droits fondamentaux, parce qu’il pensait que le
peuple la rejetterait. « La liberté de croyance est
une valeurs absolument intouchable et une interdiction
constitutionnelle de la construction de minarets affecterait
massivement la liberté de culte ».

    Luc Recordon estime ainsi que, face à des
initiatives qui, de facto, veulent obliger le peuple suisse à se
prononcer sur une violation des textes fondateurs des droits humains
« nous devons avoir le courage de marquer un coup
d’arrêt ». Pas plus que le Conseil national ou
le Conseil fédéral avant lui. Le Conseil des Etats
n’a eu ce courage.

Complaisance, lâcheté, adhésion ?

La classe politique apporte de l’eau au moulin du racisme et de
la xénophobie. Elle multiplie les lois qui soumettent
« les étrangers » à un droit
spécial, un droit à part. Elle conforte la conviction que
« les étrangers nous menacent ». Elle
nourrit l’illusion selon laquelle nous serions engagés
dans un « clash des civilisations ».
    Le 25 mai 2009, le Conseil des Etats a poursuivi le
combat contre « les mariages fictifs »,
« les mariages blancs » que la nouvelle Loi
sur les étrangers (LEtr) avait déjà
renforcé il y a trois ans en permettant à
l’officier d’état civil de refuser de marier Suisses
et étranger-e-s. Désormais, ils devront dénoncer
à la police des étrangers tout fiancé
« séjournant illégalement en
Suisse ».
    Il faut rappeler que selon le Code civil
« le mariage doit être annulé lorsque
l’un des époux ne veut pas fonder une communauté
conjugale mais éluder les dispositions sur l’admission et
le séjour des étrangers » et que, dans un
tel cas, la présomption de paternité du mari
tombe ! Les racistes dénoncent une trahison de la race.
La législation s’engage sur ce chemin.Contre
l’islamophobie…
NON à l’initiative de l’UDC et aux mesures xénophobes qui la justifient!

Le 29 novembre 2009, l’initiative du « Comité
contre la construction de minarets » sera soumise au vote.
Elle aurait pu être invalidée. Les autorités
s’y sont opposées mais appellent à la rejeter.
Le 4 mars 2009, Le Conseil fédéral était suivi par
le Conseil national. Cependant, Alain Bovard, juriste à la
Section suisse d’Amnesty International, s’alarmait,
« c’est la première fois que la Suisse est
appelée à voter sur un thème en relation
étroite avec l’islam et il y a fort à craindre
qu’au-delà des discussions juridiques, des peurs plus ou
moins diffuses ne jouent un rôle important dans le
débat ».
    Le 5 juin 2009, le Conseil des Etats emboîtait
le pas au Conseil national. Malgré Luc Recordon, qui ne doute
pas que cette initiative viole le noyau fondamental des droits dans
l’application du droit international public impératif.
Malgré Claude Hêche, pour qui le seul effet de cette
initiative discriminatoire sera de renforcer les peurs et les
sentiments xénophobe: « la liberté
religieuse et beaucoup d’autres bien sûr sont
menacées par ce climat que certains veulent
délétère ». Malgré Dick Marty,
qui rappelait que le parlement avait jugé constitutionnelle
l’initiative « Internement à vie pour des
délinquants sexuels ou violents jugés très
dangereux et non amendables » qui attente gravement
à des droits fondamentaux, parce qu’il pensait que le
peuple la rejetterait. « La liberté de croyance est
une valeurs absolument intouchable et une interdiction
constitutionnelle de la construction de minarets affecterait
massivement la liberté de culte ».
    Luc Recordon estime ainsi que, face à des
initiatives qui, de facto, veulent obliger le peuple suisse à se
prononcer sur une violation des textes fondateurs des droits humains
« nous devons avoir le courage de marquer un coup
d’arrêt ». Pas plus que le Conseil national ou
le Conseil fédéral avant lui. Le Conseil des Etats
n’a eu ce courage.

Complaisance, lâcheté, adhésion ?

La classe politique apporte de l’eau au moulin du racisme et de
la xénophobie. Elle multiplie les lois qui soumettent
« les étrangers » à un droit
spécial, un droit à part. Elle conforte la conviction que
« les étrangers nous menacent ». Elle
nourrit l’illusion selon laquelle nous serions engagés
dans un « clash des civilisations ».
    Le 25 mai 2009, le Conseil des Etats a poursuivi le
combat contre « les mariages fictifs »,
« les mariages blancs » que la nouvelle Loi
sur les étrangers (LEtr) avait déjà
renforcé il y a trois ans en permettant à
l’officier d’état civil de refuser de marier Suisses
et étranger-e-s. Désormais, ils devront dénoncer
à la police des étrangers tout fiancé
« séjournant illégalement en
Suisse ».
    Il faut rappeler que selon le Code civil
« le mariage doit être annulé lorsque
l’un des époux ne veut pas fonder une communauté
conjugale mais éluder les dispositions sur l’admission et
le séjour des étrangers » et que, dans un
tel cas, la présomption de paternité du mari
tombe ! Les racistes dénoncent une trahison de la race.
La législation s’engage sur ce chemin.
    Le 24 juin 2009, le Conseil fédéral
durcit son contre-projet à l’initiative de l’UDC
contre les délinquants étrangers,
l’« initiative du renvoi ». Il condamne
les criminels étrangers qui écopent d’une peine de
prison d’un an au moins à être renvoyés de
Suisse. Le président du PDC, Christophe Darbellay, chassant sur
les terres de Freysinger, embouche le même jour les trompettes de
la Sarkozy et annonce vouloir interdire la burqa. Le 24 juin toujours,
le Conseil fédéral approuve l’avant-projet de
modification de la loi sur les étrangers et d’autres
dispositions légales qui prévoit des permis de
séjour biométriques.

L’initiative « Contre la construction de minarets »

Elle a réuni 113 540 signatures en 15 mois, dont les deux
tiers dans les seuls cantons de Zurich (29’ 542), Berne
(18’ 530), Argovie (13’ 751) et Saint-Gall
(11’ 658), qui concentrent plus de la moitié des
membres de son comité de soutien. Deux tiers des 150 membres de
celui-ci sont des cadres de l’UDC que renforcent une dizaine de
membres de l’UDF, « parti politique de
chrétiens de différentes appartenances ». Il
comporte quarante Conseillers nationaux de l’UDC, dont le
président du parti Toni Brunner, le président du groupe
parlementaire Caspar Baader, et le conseiller fédéral
Ueli Maurer.
    Si l’initiative a réuni peu de
signatures en Suisse romande, Jean Fattebert, Guy Parmelin,
Jean-François Rîme sont engagés dans le
comité de soutien aux côtés d’Oskar
Freysinger et de Dominique Baettig, souvent cités par les
groupes engagés dans le militantisme fasciste des Jeunesses
identitaires et du Mouvement Suisse Contre l’Islamisation
(MOSCI), qu’animent les responsables des jeunesses de
l’UDC, que l’on retrouve dans le Comité de soutien
à l’initiative.

Le Comité d’initiative préparent une propagande haineuse

Les minarets n’auraient pas de caractère religieux mais
seraient le symbole d’une revendication contraire à la
Constitution et au régime légal suisse.
L’interdiction d’en construire ne porterait donc pas
atteinte à la liberté religieuse. Ce projet poursuit deux
objectifs. D’abord, celui de nier son propre racisme. Facile tour
de passe-passe: pour combattre le racisme, la Suisse ne dispose que
d’une norme pénale à laquelle l’initiative
échappe. Elle n’est donc pas raciste. CQFD. Ensuite, celui
de stimuler les préjugés racistes en manipulant
«sentiment d’insécurité» et politique
victimaire.
    La propagande fera le reste. Les kamikazes, le 11
septembre, les attentats de Londres, de Madrid et de Bombay, autant de
crimes terroristes qui ont suscité la peur à juste titre.
La peur peut être manipulée. Comme Frankenstein est fait
de morceaux de corps, un monstre nébuleux fabriqué de
fantasmes et de fragments d’information menace la
sécurité, les femmes, la démocratie…
Evénements d’Afghanistan, d’Irak, d’Iran ou
d’ailleurs; burqa, incivilités ou charia : les
minarets sont sigmatisés comme les signes d’une
volonté impérialiste.

Karl Grünberg

ACOR SOS Racisme