Greater Geneva Bern area

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En grande pompe, on nous a
annoncé sa naissance. Que se cache-t-il derrière le GGBA
(prononcer Dgi Dgi Bi Aïe !) ? Une nouvelle
structure, un nouveau nom, pour continuer avec de l’ancien. Ce
nouveau machin verra ses bureaux installés à Lausanne et
sera doté d’un modeste budget de 4,1 millions au
départ. L’importance des cadeaux fiscaux qu’il
s’apprête à distribuer aux entreprises
multinationales déjà installées ou qui
s’installeront en Suisse occidentale n’a elle bien
sûr rien à voir avec ce montant.



Le GGBA, c’est la promotion économique des cantons de
Genève, Vaud, Valais, Fribourg, Berne et Neuchâtel
réunis ; il remplace les structures existantes. Son
but ? Favoriser, à coups de soutiens financiers et
d’exonérations fiscales, la présence
d’entreprises multinationales dans la région. Exit DEWS et
autres sociétés multi-cantonales, le GGBA entre en
scène et tout continue comme avant : en toute
opacité !

    Les cadeaux aux entreprises n’ont jamais
été publics dans aucun canton. Aucun parlement cantonal
ne connaîtra donc la liste des entreprises aidées, ni les
montants versés. L’économie n’est-elle pas
suffisamment importante dans la vie des salarié-e-s et de
l’ensemble des habitant-e-s pour que les parlements élus
soient saisis du problème et aient leur mot à
dire ?

    Le secret des affaires, les profits qui
s’accumulent, les entreprises qui se déplacent d’un
endroit à l’autre en fonction des cadeaux que les Etats
leur distribuent ont conduit inexorablement à la catastrophe. La
crise actuelle aurait pu être l’occasion de
réfléchir au type de développement
économique que nous voulons favoriser. Mais les Conseils
d’Etat des cantons romands (plus Berne, moins le Jura qui a
choisi un même type d’alliance avec Bâle), toutes
couleurs politiques confondues, préfèrent foncer
tête baissée pour répéter la même
politique et préparer du coup de nouvelles crises qu’on
fera comme toujours payer au monde du travail. En Suisse, en Europe,
dans le monde, toutes les régions, tous les Etats jouent le
même jeu pour attirer les entreprises, qui partout en profitent.
Au bout du compte, les inégalités s’accentuent et
le capital encaisse.

    SolidaritéS s’est toujours
opposé au secret qui couvre les soutiens aux entreprises. Les
règles doivent être les mêmes pour tous ; que
ce soit les personnes morales -quelle que soit leur origine- ou les
personnes physiques, tous doivent être soumis à un
impôt, proportionnel à leurs revenus, leurs fortunes ou
leurs bénéfices. Que l’Etat intervienne pour
favoriser certaines productions (énergie renouvelable, biens
socialement utiles, contribution à la
durabilité,…) oui, mais en toute transparence, et pas
pour enrichir des groupes qui font déjà des profits
disproportionnés, comme sera, à coup sûr, le cas de
tous les bénéficiaires du GGBA.


Henri Vuillomenet