Maison de Saint-Gervais: quand des Verts polluent la culture !
Maison de Saint-Gervais: quand des Verts polluent la culture !
Le 27 septembre, le peuple tranchera
la question : « La culture est-elle le fait du
prince ? » Napoléon et ses pyramides,
Pompidou et Beaubourg, Mitterrand et le Louvre
A rajouter, le
Conseil administratif genevois, rêvant sa culture en gigantismes
et apparats.
La « trop » grande Comédie
Plutôt que dassurer la survie dun foisonnement
théâtral, nos magistrat·e·s ont de longue
date annoncé leur projet dune
« Grande » Comédie, laquelle pourra
bientôt rejoindre lactuel
« Grand » Théâtre dans le
cur de nos élu·e·s. Outre la taille des
bâtiments, ces institutions sont surtout
« Grandes » par leurs subventions, ce qui
nécessite, hélas, la mort de plus dun petit
cheval. Victime déjà annoncée : le
Théâtre de St-Gervais.
Quel Centre pour lImage Contemporaine ?
Parallèlement au pilonnage théâtral, nos magistrats
opèrent avec la même délicatesse dans les arts de
limage. Là aussi, le « grand »
projet du BAC devait rassembler tout ce que Genève compte de
structures inventives. Mais le
« rassemblement » a vite tourné en
« fusions » puis
« liquidations » de structures. Témoin
le Centre pour lImage Contemporaine (CIC) se trouvant dans la
Maison de Saint-Gervais, comme le théâtre.
Larme référendaire
En sattaquant sur deux fronts à St-Gervais, nos
élu·e·s ont mésestimé
lattachement des Genevois·e·s à ce lieu,
qui sil nest pas « Grand »,
foisonne depuis 50 ans. Symbole dune culture militante
restée populaire, la Maison de St-Gervais fait cohabiter
spectacles, vidéothèque, expos, festivals, installations
et lieu de production vidéaste. Il a donc été
facile de faire signer le référendum.
Celui-ci attaque une décision
budgétaire de décembre 2008 : la redistribution de
la subvention du CIC à dautres entités culturelles
(CAC Centre dArt Contemporain et FMAC
Fond Municipal dArt Contemporain) et refuse la liquidation de
lentité CIC.
Crise dego et gros dégâts
Pour faire passer la pilule, lExécutif a fait un chantage
sur tout le budget 2009 et, le référendum lancé, a
crié à la trahison politique.
Nos élu·e·s, verts en
tête, ont alors fait preuve de tous les courages :
« Mais non, il ne faut pas faire le lien avec le
théâtre, celui-ci ne fermera quen
2012 », « Il ne sagit pas dune
liquidation mais dun transfert, puisquune part des
activités sera reprise par dautres
on ne sait pas
encore quand », « De toute façon, le
matériel du théâtre est vétuste, le
matériel vidéo ne vaut rien, il ny a que la
collection des uvres à sauver »… A quand
une sitcom tournée au Conseil municipal ?
Lenjeu
On en rirait, si ce nest que la liquidation du CIC serait
immédiate et réelle et celle du théâtre
suivrait. Lenjeu est culturel, cette mort ne donnant naissance
à rien
Lenjeu est syndical, puisque plusieurs
collaborateurs du CIC se verraient au mieux repris par le CAC à
des conditions péjorées, voire licenciés, sans
parler des employé·e·s du
théâtre
Enfin, il est civique : doit-on
laisser un groupe de divas politiques supprimer diversité et
richesse culturelle locale, pour créer de
« Grandes » brasseries et autres lieux
à froufrous ? Les mêmes parleront ensuite
« biodiversité » et respect des
espèces. Mais quils laissent vivre aussi la culture
tudieu !
Yves Mugny (SSP Genève)
* Article condensé par notre rédaction