S’en prendre aux chômeurs c’est s’attaquer aux travailleurs!

S’en prendre aux chômeurs c’est s’attaquer aux travailleurs!


Sous prétexte de mise en place d’un financement résistant aux fluctuations conjoncturelles, les autorités ont concocté une révision de la loi sur l’assurance chômage privant celle-ci de plus de 2 milliards de francs par an, soit 1/3 des recettes actuelles.



Cette coupe sera supportée avant tout par l’ensemble des salarié-e-s. Les travailleurs-euses devront cotiser douze mois au lieu de six pour avoir droit, s’ils deviennent chômeuses-eurs, à seulement 400 indemnités journalières au lieu de 520. Les cantons sont touchés: ils verseront 25 millions supplémentaires pour financer l’assurance. Sans compter qu’ils verront un surcroît de chômeurs-euses recourir plus vite à l’assistance publique au terme des 400 indemnités. Les chômeurs hors barème d’assistance dépendront du salaire de leur conjoint, rapprochant ces familles du seuil de la pauvreté ! De plus, une étude du Secrétariat d’Etat à l’Economie (Seco) montre que la révision péjorera particulièrement les conditions de vie des jeunes, des femmes et des régions déjà fortement touchées par le chômage.

Moins de jours indemnisés


En forçant les chômeurs à accepter six mois plus vite un travail prétendument «convenable», mais souvent précaire et à bas salaire, la révision renforce dérégulation et concurrence sur le marché de l’emploi, au détriment de tous les employé-e-s, de leurs salaires et de leurs conditions de travail.

Plus de jours de cotisés


En augmentant la durée de cotisation de six à douze mois, les autorités veulent prévenir un prétendu «tourisme social» des travailleurs de l’Union Européenne. Mais ceux-ci auront dû d’abord travailler en Suisse pour y chômer! Licenciés par des patrons suisses, ils subiront les mêmes difficultés que les autres chômeurs: perte de revenus sans diminution de charges, angoisse face à leur avenir professionnel, exclusion. Dans de telles conditions, parler de «tourisme social» est indécent!

Diviser les travailleurs et les chômeurs


D’un côté, la révision diminue globalement les prestations aux chômeurs-euses de 12%, d’un autre elle fait bénéficier patrons et salariés d’une baisse de cotisation de 0,5% chacun. Elle accentue ainsi la fracture sociale entre travailleurs et chômeurs en diminuant le pouvoir d’achat des plus démunis. Mais, la révision veut rallier les travailleurs à une mauvaise cause: l’exemple de Swissair, des fonderies Von roll, parmi de nombreux autres, démontre que personne n’est à l’abri du chômage.



De plus, la révision supprime la contribution de solidarité de 2% sur les hauts revenus privant cette assurance de 270 millions!



Certes, la révision propose quelques améliorations, comme la prise en charge d’un tiers de la prime d’assurance accident des chômeurs-euses. Mais, elles se chiffrent à 55 millions au total, alors que les chômeurs perdront 415 millions avec les deux principales péjorations évoquées ci-dessus!



La révision de LACI va à l’encontre des intérêts communs des chômeurs et des travailleurs. Elle répond par contre aux attentes des milieux patronaux. Voter «NON», c’est refuser le démantèlement de l’assurance chômage, mais aussi des toutes les assurances sociales, AVS /AI par exemple.



Nicole LAVANCHY