50 millions d’Américains aux soupes populaires

50 millions d’Américains aux soupes populaires

D’après les statistiques établies par le
ministère de l’Agriculture des Etats-Unis, en 2008, 49
millions de personnes dont 17 millions d’enfants faisaient appel
aux soupes populaires pour se nourrir.

    L’État a libéré des
sommes énormes pour sauver les banques et soutenir les patrons,
et pour financer un budget militaire délirant de 670 milliards
de francs en 2008, mais pas pour permettre aux plus pauvres
d’avoir de quoi se nourrir. Et la vague de licenciements, loin
d’être terminée, et les attaques contre les salaires
vont fabriquer de nouveaux pauvres. Mais cela ne semble pas être
le premier souci de l’État capitaliste pourtant le plus
puissant au monde.

Succès de Morales

L’ancien syndicaliste Evo Morales a été largement
réélu à la tête de la Bolivie avec un score
historique de 63 % des voies selon les résultats
provisoires, contre 25 % pour le candidat conservateur Manfred
Reyes Villa. Celui que les paysans des hauts plateaux andins appellent
notre « hermano Evo Morales »
(« Notre frère indigène Evo »)
et son Mouvement vers le socialisme (MAS) obtiennent une
majorité aux deux chambres du parlement – fait
inédit dans le pays depuis 1952. Cela s’explique notamment
par une percée du MAS dans les bastions de l’opposition,
les quatre départements des plaines orientales du pays, dont les
terres sont riches en hydrocarbures, et dont les gouverneurs se sont
faits connaître ces dernières années pour leurs
tentatives parfois violentes de déstabilisation de l’Etat
républicain dirigé par Morales et leurs campagnes de
terreur dirigées contre les acteurs du mouvement social.

    Le succès de Morales s’explique par une
large adhésion populaire au processus de redistribution des
richesses entreprises par le président, fondée sur une
renégociation des contrats des revenus des multinationales ayant
permis une augmentation des recettes de l’Etat ; recettes
utilisées pour financer des programmes sociaux. Par
ailleurs, Morales a entrepris une vaste redistribution des terres des
grands propriétaires de l’Est du pays au profit de la
petite paysannerie.
réd