Signez et faites signer l’initiative contre les forfaits fiscaux
Signez et faites signer linitiative contre les forfaits fiscaux
Le 12 mars 2010, une large coalition
associative, politique et syndicale, dont solidaritéS, a
lancé une initiative populaire visant à abolir les
forfaits fiscaux dans le canton de Vaud. En effet, après
léchec des tentatives parlementaires, la voie de
linitiative populaire simpose pour mettre fin à
cette pratique antisociale.
Les forfaits fiscaux favorisent lévasion fiscale
internationale et la sous-enchère fiscale entre cantons, au
détriment des finances publiques. Ils contreviennent
manifestement à larticle constitutionnel prévoyant
légalité de traitement des contribuables
proportionnellement à leur capacité financière.
Par exemple, si un citoyen qui possède 100 000 fr. de
fortune était soumis au même régime que M. Ingvar
Kamprad, fondateur dIkea, il ne paierait que 50 centimes
dimpôts par an.
Loin de vider les caisses de lEtat, la
suppression des forfaits fiscaux, amènerait des recettes
supplémentaires (riches étrangers soumis à la
fiscalité régulière). On ne peut dailleurs
que sétonner de linquiétude dun
Conseil dEtat qui, il y a une année, semblait moins
préoccupé lorsquil incitait les Vaudois à
voter pour 160 millions de cadeaux fiscaux.
Persuadé que la population ne saurait
accepter plus longtemps un système favorisant linjustice
fiscale, le comité dinitiative a quatre mois pour
récolter les quelque 12 000 signatures nécessaires.
1. Les forfaits fiscaux sont injustes et antisociaux
La Constitution fédérale prévoit que
limposition doit satisfaire aux principes de
légalité de traitement et de la capacité
économique. Cela signifie que deux contribuables disposant de la
même situation économique doivent être
traités de la même façon et quun
contribuable aisé doit contribuer davantage quun autre
qui lest moins. Limposition à forfait contrevient
à ces deux principes. A Epalinges, le fondateur dIKEA,
M. Kamprad, dont la fortune est estimée à 40
milliards, nest pas le plus gros contribuable de la
commune ! Alors que les salarié·e·s sont
taxés jusquau dernier centime sur leur revenu et sur leur
consommation via la TVA, une minorité de personnes
ultra-fortunées ne sacquittent que dun montant
symbolique. Cette injustice doit être corrigée.
2. Les forfaits fiscaux sont des éléments
constitutifs dune concurrence fiscale internationale
déloyale.
En offrant à de riches étrangers disposés à
se délocaliser en Suisse de payer des impôts insignifiants
par rapport à ce quils auraient à acquitter
sils devaient faire face à leurs obligations fiscales
dans leur pays dorigine, la Suisse attire et profite de
richesses qui nont aucune raison de lui revenir. Par ce piratage
fiscal, elle empêche du même coup les pays dont les
exilés fiscaux senfuient de faire face à leurs
obligations sociales et environnementales. Dans le contexte
international actuel, nous ne pouvons continuer dagir en
prédateur fiscal : les coûts très importants
(dégradation de notre image, réputation de vautours
senrichissant sur le dos du reste du monde) sont plus importants
que les bénéfices. La suppression des forfaits fiscaux
dans le canton de Vaud, où leur nombre est le plus important en
Suisse, serait un signe clair de la volonté de sa population de
substituer la solidarité internationale à une
compétition fiscale mal placée, dont les plus pauvres
sont les premiers à faire les frais.
3. La loi sur les forfaits fiscaux peut facilement être contournée
Il est extrêmement difficile pour les fiscs cantonaux de
vérifier que les frais dentretien dun contribuable
imposé à la dépense correspondent
réellement aux montants que ce dernier déclare pour base
de son imposition forfaitaire. A linverse, ainsi quune
enquête récente du Tages Anzeiger dans le canton de
Nidwald la montré, il nest pas très
compliqué pour les détenteurs de hauts revenus
exerçant de fait une activité économique en Suisse
de se faire verser les revenus de cette activité à
létranger par exemple, par une filiale offshore
domiciliée dans un autre paradis fiscal de la
société qui les emploie ou quils administrent
et de bénéficier ainsi du forfait fiscal en
contournant à la fois lesprit de la loi et les
cotisations sociales qui devraient être prélevées
en Suisse sur le revenu de leur activité.
Comité dinitiative contre les forfaits fiscaux
Les feuilles de signature peuvent être téléchargées sur note site internet : www.solidarites.ch/vaud
Gagner comme à Zurich
En février 2009, les citoyen·ne·s zurichois
décidaient par une majorité de 52,9 % de votants
de supprimer les forfaits fiscaux en faveur des étrangers
fortunés, suite à une initiative lancée par nos
camarades de la Liste alternative (AL) et soutenue par les syndicats.
Désormais, les grandes fortunes étrangères, dont
on avait dailleurs peine à croire quelles ne
faisaient que résider dans le canton de Zurich sans y mener de
lucratives activités, comme les milliardaires Viktor
Vekselberger, dorigine russe et actionnaire dOC Oerlikon
et de Sulzer, ou Theo Müller, baron allemand du lait, ont
été amenés à passer à la caisse. Une
victoire de bon augure pour le Canton de Vaud
Comptes 2009 de létat de Vaud : écrans de fumée
Les comptes 2009 de lEtat de Vaud, malgré les quelque 100
millions de cadeaux fiscaux annuels consentis aux grands actionnaires
du canton il y a un an, se sont soldés par un excédent
brut de 1,23 milliards de francs. Une somme considérable qui
sexplique notamment par laugmentation
démographique dans le Canton (29000 habitants en plus
depuis 2008). Mais le Conseil dEtat craint quun tel
excédent budgétaire mette en cause sa politique
daustérité et de réduction des prestations
(baisse des salaires de la fonction publique, baisse des subsides de
lassurance maladie, suppression de la gratuité du
Tribunal des baux, etc.). Il sest donc livré à des
manipulations comptables réduisant artificiellement le
bénéfice à 380 millions net (24 Heures, 8.04.10).
Et à lheure où les besoins sociaux
saccroissent fin février, le canton comptait plus
de 26000 personnes en recherche demploi le
ministre des finances Broulis a annoncé de nouvelles
réductions fiscales en faveur des patrons et des actionnaires
(24 Heures, 27.03.10).