Forum social européen, l'espoir

Forum social européen: l’espoir!

Une trentaine de militant-e-s de solidaritéS se sont rendus au FSE. Largement investis dans les mouvements, elles/ils en reviennent tous, en mesurant la réelle radicalisation des mouvements sociaux depuis Porto Alegre. Nous donnons la parole à un jeune qui y était.



Nous sommes partis à Florence dans la crainte. Cette crainte a été créée par le gouvernement Berlusconi en suspendant les accords de Schengen, en nous faisant passer pour des casseurs, en faisant croire que nous allions détruire la cité toscane et son patrimoine historique. Nous sommes arrivés dans une ville apeurée. Le gouvernement avait donné congé aux enfants et conseillés aux Florentins de quitter la ville. Les commerçants s’étaient barricadés. Mais dès le premier jour du forum, notre attitude a montré aux habitants que nous venions pacifiquement. Petit à petit, les peurs se sont dissipées.



De notre côté, voyant le nombre de personnes croyant qu’un autre monde est possible, l’espoir de révolutionner le monde a grandi, créant une euphorie indescriptible. La manifestation de samedi a démultiplié cette euphorie. Un million de personne ont convergé dans une ville de 400000 habitants avec comme objectif de dénoncé la guerre. Mais contrairement à ce que certains médias veulent nous faire croire, le mot d’ordre «contre la guerre» n’a pas occulté les autres thèmes car être contre la guerre, aujourd’hui signifie être contre un système qui impose et qui ne peut se développer qu’à travers des guerres. Combattre la guerre, c’est combattre le capitalisme, c’est combattre l’oppression sociale, économique et environnementale d’une minorité sur la multitude des peuples de la planète.



Le million de personnes croyant qu’un autre monde est nécessaire, a montré que nous savons nous réunir pacifiquement en faisant par-là un pied de nez aux déclarations du gouvernement italien et a tous ceux qui pensaient le contraire. Samedi, la population florentine a compris que la violence n’est pas de notre côté et elle nous la fait savoir en acclamant la marée humaine qui passait sous ses fenêtres.



En se réunissant en si grand nombre, nous avons montré que la perspective d’un autre monde plus juste, plus solidaire et plus égalitaire n’est pas une simple utopie d’une minorité d’illuminés mais la volonté d’un front large et uni qui ne demande qu’à s’amplifier.



Nous sommes revenus de Florence plein d’espoir, plein d’idées et enrichis des multiples expériences et rencontres. La motivation trouvée au Forum Social Européen, nous voulons vous la communiquer. Le monde va changer de base. Avec vous, nous en sommes convaincus, UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE. Hasta la victoria siempre!



Yoann!



Documents conclusifs du Forum social européen

Appel contre la guerre

A tous les citoyen-ne-s d’Europe

Tous ensemble, nous pouvons arrêter cette guerre!



Nous, les mouvements sociaux européens, nous luttons pour les droits sociaux et la justice sociale, pour la démocratie et contre toutes les formes d’oppression.



Nous croyons que la guerre qui se prépare, qu’elle se fasse sous le mandat de l’ONU ou non, sera catastrophique pour le peuple irakien qui souffre déjà de l’embargo et du régime de Saddam Hussein, et pour tous les peuples du Moyen-Orient. Tous ceux qui pensent qu’une solution politique et démocratique doit s’imposer dans le règlement des conflits internationaux devraient s’opposer à cette guerre parce qu’elle augmentera le risque d’une catastrophe plus grande encore.



Le mouvement contre la guerre est massif dans tous les pays européens et des centaines de milliers de personnes se sont déjà mobilisées dans la rue.



Nous appelons tous les mouvements et tous les citoyen-ne-s européens afin qu’ils se mobilisent de manière coordonnée au niveau européen:

  • en organisant de toute urgence un plan de mobilisations dans chaque pays contre une attaque contre l’Irak, si elle démarre; quand la guerre commence,
  • en protestant dans chaque ville immédiatement et en appelant à une manifestation de masse dans chaque pays le samedi suivant,
  • et en appelant les syndicats à organiser des grèves de protestation; en préparant de façon coordonnée des démonstrations de masse dans chaque capitale le 15 février 2003 ; en bâtissant un réseau européen pour coordonner les campagnes contre la guerre, lors d’une réunion à Copenhague le 15 décembre 2002.

Nous pouvons arrêter cette guerre!

Appel des mouvements sociaux européens

Ensemble, nous venons des mouvements sociaux et des mouvements des citoyens de toutes les régions d’Europe, de l’Est et de l’Ouest, du Nord et du Sud : C’est le résultat d’un long processus: les manifestations d’Amsterdam, Seattle, Prague, Gène, Bruxelles, Barcelone, les grandes mobilisations contre le néolibéralisme, tout comme les grèves générales pour la défense des droits sociaux et les mobilisations contre la guerre montrent la volonté de construire une autre Europe. Nous nous reconnaissons dans la Charte des Principes du Forum Social Mondial et dans l’Appel des Mouvements Sociaux de Porto Alegre.


Nous nous sommes rassemblés à Florence pour exprimer notre opposition à une Europe néolibérale au service des grandes entreprises. La loi du marché conduit à une remise en cause permanente des conditions de travail et des droits des salariés, à l’accroissement des inégalités sociales, à l’oppression des femmes et des minorités, à l’exclusion sociale des chômeurs-euses et des immigré-e-s. La loi du marché est à la base de la dégradation de l’environnement, des privatisations et de la précarité sociale. Elle conduit les pays les plus puissants à dominer les économies des pays moins développés, en leur déniant souvent leur droit à l’autodétermination. Ce modèle, une fois de plus, conduit le monde à la guerre.


Nous nous sommes rassemblés pour renforcer et élargir nos alliances parce que nous croyons que la lutte pour une «autre Europe» et un «autre monde» est plus urgente que jamais. Nous voulons créer un monde basé sur l’égalité, sur la défense des droits sociaux et le respect des diversités, un monde où l’éducation, un travail décent, des soins de qualité ou le logement sont des droits pour tous les êtres humains, un monde où l’on garantit le droit à consommer des aliments de qualité, produits par des paysans, un monde sans pauvreté, sans racisme, sexisme ni homophobie, un monde dans lequel les personnes comptent plus que le profit. Un monde sans guerre.


Nous sommes à Florence pour discuter des alternatives à construire, mais aussi pour continuer à élargir nos réseaux et pour organiser des campagnes et des mobilisations qui, ensemble, pourront rendre possible le futur pour lequel nous nous battons. Des mouvements de grande ampleur se développent dans toute l’Europe : les mouvements sociaux européens représentent une possibilité nouvelle et concrète de construire une autre Europe pour un autre monde. Nous nous engageons ici à élargir encore nos alliances pour l’année prochaine en organisant des mobilisations et campagnes:

Contre le néolibéralisme
Contre la guerre
Contre le racisme
Pour le droits et «une autre Europe»
Contre le patriarcat


Documents conclusif FSE sur www.fse-esf.org