Vive la spéculation immobilière !

Vive la spéculation immobilière !

Le 21 octobre, la Constituante parlait logement. La commission ayant
préparé le débat avait soutenu à
l’unanimité (12 oui, pas d’opposition et 2 abst.) le
maintien du droit au logement dans la constitution. A gauche, nous
défendions en outre la nécessité de rendre ce
droit « justiciable ». Mais, comme en mai, en
plénum, la droite a liquidé l’idée
même de garder ce droit dans la constitution, sans parler de sa
concrétisation comme droit opposable. Les libéraux
plaidant pour sa suppression au nom de son caractère
« illusoire » et difficile à
concrétiser…

    Droit Illusoire en effet si les politiques publiques
soutiennent la spéculation foncière et
immobilière. Dans ce sens justement, la droite s’est
prononcée en bloc en faveur de cette spéculation, en
liquidant – parmi d’autres – la disposition
constitutionnelle prévoyant qu’Etat et communes doivent
mener une politique sociale du logement notamment « par la
lutte contre la spéculation foncière ». On
comprend bien pour qui roulent ces gens…

    La droite majoritaire a aussi – au passage
– supprimé le référendum obligatoire en
matière de logement et ouvert la porte, en cas de taux de
vacance de logements inférieur à 1 %, a un
état d’exception en faveur des promoteurs, permettant de
contourner les lois existantes.

    A contrario, Michel Ducommun a, pour
solidaritéS, défendu la proposition que, dans les 5 ans,
« les collectivités publiques acquièrent le
50 % des terrains construits ou constructible du canton et la
totalité des terrains déclassés pour être
constructibles. » Ceci en exerçant un droit
d’expropriation au nom du besoin social à satisfaire, qui
doit échapper à la spéculation et au profit…
Soutenu par une large partie de la gauche, cette proposition –
pourtant indispensable face à la crise du logement –
n’avait bien sûr aucune chance dans une assemblée…
dont le projet rétrograde devra être liquidé dans
les urnes.

Pierre Vanek