Municipalité de Lausanne : une candidature 100 % à gauche

Municipalité de Lausanne : une candidature 100 % à gauche



Dans le cadre des élections
communales lausannoises de 2011, le mouvement
« solidaritéS » présentera une
candidature au premier tour de l’élection la
Municipalité. Isabelle Paccaud et Hadrien Buclin
défendront – sur une liste indépendante
dénommée «solidaritéS, 100 % à
gauche» – des propositions elles aussi 100 % à
gauche.  Cette liste entend à la fois s’opposer de
manière déterminée à la droite et se situer
de manière critique par rapport à la politique de la
Municipalité sortante et de son bilan.

« Bien que très largement majoritaire (6 postes sur 7)
à l’exécutif et au législatif (52 membres
sur 100 pour le PS et les Verts, sans compter AGT!), le pouvoir en
place s’est évertué à ne rien bousculer au
niveau institutionnel et économique, inscrivant son action dans
le respect des contraintes de toute nature. On chercherait en vain une
quelconque rupture avec l’ordre établi dans cette gestion
moderniste. […] Car, dans la logique de la Municipalité,
c’est en respectant au millimètre près les
règles du jeu d’un capitalisme pourtant dévastateur
qu’il sera possible de redistribuer ensuite quelques miettes ici
et là à la population lausannoise. Sur nombre de
questions essentielles, la majorité de gauche gère
fidèlement les affaires des dominants.

    Notre orientation part d’un point de vue
radicalement opposé, qui met au point de départ —
et non à l’arrivée d’une série
d’épluchages successifs — la prise en compte des
besoins de la majorité des habitants de la ville. Prenons
quelques exemples :

Engorgée par un flux automobile toujours plus paralysant et,
quoiqu’on en dise toujours polluant, la ville doit absolument
mettre en place une politique des transports publics et de
l’urbanisme qui la rende vivable pour sa propre population.
L’attractivité des transports publics doit être
massivement accrue par une politique de gratuité et de
développement des prestations. Ce que plus d’une douzaine
de villes françaises ont déjà
réalisé doit aussi devenir une réalité
à Lausanne, même si les situations ne sont pas
complètement analogues. La gratuité des transports publics pour toutes et tous est une nécessité. Les augmentations du prix des abonnements Mobilis vont dans le sens inverse!

Face à la pénurie extrême de logements accessibles
pour les salarié·e·s, les jeunes, les familles,
les retraité·e·s à bas et moyens revenus,
la Ville doit impérativement se doter d’une politique sociale du logement à court et à moyen terme,
qui ne se déploie pas seulement sur le plan communal, mais agit
également sur le plan intercommunal (face aux autres commues de
l’agglomération et au canton). Elle doit porter son effort
sur la construction et la gestion de
logements subventionnés, d’appartements de secours et
autres logements pour personnes en situation difficile (tels que les
logements protégés, les logements de transition, etc.)
ainsi que de logements pour les jeunes en formation
. La gérance des logements sociaux doit être confiée à la commune.

    En laissant les investisseurs immobiliers
déterminer complètement les coûts du logement et la
structure de son offre, l’inaction de la commune a eu pour effet
de rendre matériellement très difficile, sinon
impossible, l’accession au logement pour nombre de personnes ne
bénéficiant pas d’un salaire mirobolant. Les
logements à prix abordable sont devenus encore plus rares
qu’auparavant sur un marché totalement rigidifié
par la pression spéculative. Là encore, partir des
besoins implique d’imposer aux investisseurs du secteur la mise
à disposition d’un quota de logements à des prix
abordables. La mise à disposition de plus de 2’500 logements à des prix accessibles est une priorité.
Dans ce sens, une prise en charge par une entreprise municipale de
construction, sur le modèle des Services Industriels, permettait
de réduire les coûts de construction, en supprimant les
marges bénéficiaires, tout en respectant les conditions
de travail des conventions collectives de travail (CCT).

Force est de constater que subsiste une grave pénurie en ce qui
concerne l’offre de places en garderie et dans les
crèches, à Lausanne comme ailleurs dans le canton. Il
s’agit d’y remédier par la mise en œuvre de
moyens, sur le plan communal, pour garantir une offre suffisante de places en garderie et dans les crèches,
et ce sans que les parents soient pénalisés
financièrement, ce qui signifie que ces places soient offertes gratuitement pour les revenus les plus bas.  Cette gratuité doit être compensée par une plus forte progressivité.

Même si quelques progrès sont à relever, la ville
n’a de loin pas répondu à la plaie du racisme comme
il se devait. Alors que tout le monde se gargarise de l’adjectif
«proactif», force et de constater que la politique de
prévention et d’action contre le racisme menée par
la Municipalité a surtout été réactive. Or,
on assiste aujourd’hui, avec la crise, à un
développement très préoccupant du racisme. Que ce
soit par l’instauration
d’un bureau communal de recueil des plaintes pour les personnes
victimes d’actes et de comportements racistes, par la
coordination effective et le développement des offres de
formation à la langue française, alphabétisation y
comprise, ou encore par la multiplication des possibilités
d’expérience du vivre ensemble
, il faut passer
vraiment à l’offensive. Nul doute qu’il est
indispensable d’y mettre, pour y arriver, autant
d’énergie et de moyens que ceux engagés par la
Ville pour devenir ville olympique ! La lutte pour une ville ouverte et
antiraciste est un des points forts de la candidature à la
Municipalité de la liste solidaritéS 100% à
gauche.»


Isabelle Paccaud

et Hadrien Buclin