Interpellation urgente

Interpellation urgente

La Station d’épuration
des eaux de Lausanne (STEP) située à Vidy a
été mise en service en 1964. Aujourd’hui elle
présente des signes de vieillissement inquiétants. Le
projet de construction d’une nouvelle usine est en
préparation. Si le financement est accepté, la nouvelle
usine ne sera pas inaugurée avant 2016. En attendant des mesures
urgentes s’avèrent nécessaires pour assurer le bon
fonctionnement de la STEP actuelle ainsi que pour améliorer la
protection de la santé et des conditions de travail du personnel.

Du côté du personnel, une pétition est en train de
circuler pour demander une revalorisation des indemnités de
fonction (travail en horaires irréguliers, de nuit et du
dimanche) et pour avoir l’accès à l’eau
potable dans tous les bâtiments. Le conseiller communal
Jean-Michel Dolivo (La Gauche), soutenu par le parti socialiste et les
Verts, a interpellé en urgence la Municipalité le 13
septembre 2011 :


   
« (…) L’objectif fixé en 2005
d’augmenter de 60 % la capacité
d’incinération de la STEP est loin d’être
atteint. Les boues non encore incinérées
s’accumulent dans les fosses de stockage et le personnel doit
inventer des solutions de fortune pour gérer cette surabondance
de boues. Il a fallu déverser des boues dans la fosse
normalement réservée au stockage des cendres. Le
problème a donc été reporté sur les cendres
pour lesquelles les emplacements de stockage manquent avant leur
évacuation définitive vers la décharge de Teuftal
(BE) ou Cridec à Eclépens (entreprise de traitement et de
valorisation des déchets spéciaux).


    En raison
du manque de dépression dans les fours, ceux-ci rejettent odeurs
et poussières à l’intérieur du
bâtiment et le filtrage est insuffisant. La climatisation en
boucle fonctionne mal et le système n’élimine pas
les odeurs, comme initialement prévu. (…) Vu les
mauvaises conditions de ventilation, le personnel est tenu de porter
des masques de protection, ce qui est parfois difficile à
respecter lorsque l’on travaille dans la chaleur près des
fours (la température des fours est de 750/790 degrés).


    Le
personnel d’exploitation (une quarantaine
d’employé·e·s) est donc exposé
à des atmosphères polluées mal contrôlables.
Les informations sur les risques à long terme pour la
santé de ces cocktails de microparticules sont encore peu
connues.


    Il
n’y a actuellement aucun dispositif efficace permettant de
protéger les personnes contre les odeurs pestilentielles
à l’intérieur de bâtiments. (…).


    Il
n’y a pas d’eau potable au robinet sauf dans le
bâtiment administratif. Les tuyaux d’alimentation de
l’eau potable vétustes sont devenus insalubres (…).
Plusieurs employés ont eu des problèmes de santé
après avoir ingéré l’eau du robinet. Des
analyses ont ensuite été faites et la consommation de
l’eau du robinet est maintenant prohibée. Après
réclamation par un délégué syndical
relayée par le responsable MSST, des bouteilles d’eau
minérale ont été mises à disposition
(…) »

    L’interpellation demandait que la
Municipalité prenne toutes les mesures utiles pour
améliorer le fonctionnement de la STEP et pour protéger
la santé du personnel, notamment contre les poussières et
les odeurs pestilentielles. Dans sa réponse, le conseiller
municipal Olivier Français (PLR) a rappelé toutes les
mesures déjà prises par le passé (installation
d’un nouveau four, d’un système de ventilation,
équipements de protection personnels, octroi en 2008 d’une
indemnité de FR.-1/heure pour odeur désagréable en
milieu fermé, …), les difficultés
intrinsèques à la station actuelle (la technique actuelle
de traitement des eaux usées ne permet pas de
« digérer » complètement les
matières organiques à l’origine des odeurs
insoutenables dégagées par les boues). En outre, il
s’est engagé à prendre de nouvelles mesures en vue
d’améliorer la situation et de revaloriser les
indemnités de fonction pour le personnel de la STEP.

Pierre Conscience