Municipalité is watching you

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Le Conseil communal lausannois a
accepté un projet de règlement proposé par la
Municipalité à majorité PS-POP-Verts : ce
projet vise à accroître considérablement le nombre
de caméras de surveillance en ville de Lausanne.

Qu’importe qu’une ville comme Londres, qui a massivement
recouru à la vidéosurveillance au lendemain des attentats
du 11 Septembre, en ait tiré un bilan
négatif : l’essentiel des études sur la
question s’accordent par ailleurs à montrer que la
vidéosurveillance ne fait pas baisser la criminalité,
qu’elle coûte fort cher et qu’elle
s’avère potentiellement problématique en
matière de protection des données. Le préavis
présenté par les autorités lausannoises
reconnaît d’ailleurs les « échecs
répétés » de la
vidéosurveillance « dans les pays ou les villes qui
recourent massivement aux caméras, le niveau
d’arrestations ou d’élucidations n’augmentant
pas ».

    Mais l’essentiel aux yeux de la
Municipalité, au-delà de l’efficacité de la
mesure proposée, est plutôt de donner des gages
sécuritaires à la droite qui – ingrate – ne
s’en satisfait pas, refusant en l’occurrence un projet de
règlement jugé trop timoré. S’il est vrai
que le règlement voté ne permet pas un usage
inconditionné de la vidéosurveillance dans les lieux
publics, il n’en représente pas moins un premier pas dans
cette direction : il permet notamment la pose de caméras
dans les passages souterrains ou sur les bâtiments publics, par
exemple les bâtiments scolaires, et – excusez du flou
– « leurs abords directs ». Au moment
où la Municipalité s’apprête à faire
des économies sur le dos du personnel de la Ville, en
particulier via le gel des embauches prévu au budget 2012, elle
propose dans le même temps une dépense de plusieurs
centaines de milliers de francs (la pose d’une caméra
coûtant plus de 12 000 francs), dépense dont
l’efficacité est nulle, à part pour les
bénéfices des florissantes entreprises de
vidéosurveillance.

HB