Avortement: mise au point

Avortement

Mise au point

Avant la prochaine votation portant sur l’avortement, nous allons entendre et lire, de nouveau, des horreurs et des inepties.
Il s’agit donc de préciser certains points.

  • L’avortement est considéré comme un droit humain fondamental.
  • L’avortement n’a rien à faire dans le Code pénal, c’est une question de santé publique.
  • Il est inacceptable de traiter les femmes comme des irresponsables.
  • Respecter la vie, c’est avant tout respecter la liberté des femmes à maîtriser leur vie et leur corps. Donner le jour à un enfant non désiré est probablement le pire crime qu’on puisse commettre envers lui.
  • Il est scientifiquement prouvé que des enfants non voulus ont de plus mauvaises chances dans la vie que des enfants désirés et aimés.
  • C’est une forme d’esclavage de forcer les femmes à faire des enfants contre leur volonté. Un engagement aussi profond, durable qu’est la naissance d’un enfant ne devrait jamais être imposé.
  • De nombreuses études réalisées en Suisse et à l’étranger prouvent que la majeure partie des femmes interrogées plus tard maintiennent qu’elles ont fait le choix qui s’imposait en interrompant la grossesse non voulue. Elles ne sont que très peu nombreuses à la considérer a posteriori comme erronée. Par contre, les femmes qui ont mené à terme une grossesse non voulue doutaient bien plus souvent de la justesse de leur décision.
  • La culture religieuse n’empêche pas et n’a jamais empêché d’avorter. Ni tous les décrets, interdits étatiques. Mais les avortements se faisaient dans des conditions terribles, souvent au prix d’infections, de perforations, d’hémorragies, de stérilité, voire de la mort.
  • L’avortement ne saurait être considéré comme un «meurtre». Un embryon n’est pas un être indépendant, il est totalement dépendant du corps, de l’âme, de l’esprit de la femme enceinte pour se développer. Ce n’est donc pas un «être humain qu’on tuerait». Le droit à la vie est reconnu pour les êtres déjà nés. «La personnalité commence avec la naissance accomplie de l’enfant vivant» (Art. 31 du Code civil suisse).
  • Les Etats qui ont accordé le droit à l’IVG et à la contraception sont ceux qui connaissent les taux d’avortements les moins élevés. Les pays du Nord de l’Europe, qui autorisent l’IVG sur simple demande, affichent le taux d’avortement le plus bas du monde.
  • Une femme doit contrôler sa fertilité durant 35 ans et même si les jeunes femmes sont aujourd’hui bien informées (75% des consultantes ont entre 15 et 30 ans), elles connaissent parfois mal les effets concrets des moyens contraceptifs dans leur corps. Il y a inéluctablement des accidents de la contraception mais aussi des actes manqués.
  • L’IVG n’est pas utilisée comme méthode de contraception : la statistique annuelle des IVG dans le canton de Berne montre qu’il s’agit de la première interruption pour plus de 80% des femmes. Moins de 5% avaient déjà eu plus d’une interruption avant.
  • Autant les femmes ont besoin d’en parler avant l’intervention, parce que le problème est là, dans leur corps et leurs émotions et qu’il faut prendre une décision, autant après coup, c’est le soulagement qui domine. Le traumatisme tant dénoncé découle donc bien plus du fait d’être enceinte sans l’avoir voulu que de l’avortement proprement dit, qui n’est cependant jamais une partie de plaisir.

Huguette JUNOD