Conseil d'Etat

Conseil d'Etat : Leçons d'un échec...

solidaritéS appelait à voter Anne Emery Torracinta pour barrer la route à la droite et à l’extrême droite. Le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat n’a pas été à la hauteur de nos espoirs.

 

La candidate PS n’a réussi à devancer le populiste d’extrême droite du MCG que d’une poignée de voix (moins d’un pourcent) et s’est fait larguer de manière spectaculaire par le candidat PLR, qui peut se targuer d’une avance de plus de 10 % sur celle-ci. A Meyrin, Onex, Vernier, Lancy… c’est le MCG qui fait la course en tête.

 

     Certes, l’enjeu de cette élection était plus symbolique que matériel. Qu’attendre en effet concrètement d’une élue PS de plus à l’Exécutif, sans changement des rapports de forces politiques, sociaux ou même parlementaires… Certes la perspective du « changement de majorité » au Conseil d’Etat avancée par le PS et les Verts n’était guère enthousiasmante à la lumière des performances du gouvernement rose-vert précédent… ou même de l’intervention du magistrat PS Charles Beer contre les référendaires défendant les services publics. Certes l’arithmétique électorale qui faisait de la socialiste une favorite vue – à tort, y compris de notre côté ! – comme allant être élue dans un fauteuil n’était guère mobilisatrice. Certes, le PLR – avec Muller et Zappelli à se faire pardonner – a su mettre ses moyens considérables au service d’un candidat habile, dont le parcours en Ville tendait à montrer qu’on pouvait « vivre avec ». Certes, le déficit de notoriété de la candidate PS l’a desservie. Certes, face à celle-ci avec son image de « bonne élève » et face à un Maudet poli et policé jusqu’à la caricature de lui-même, le chef du MCG pouvait se poser à bon marché en prétendu tribun protestataire…

     Les explications sont nombreuses, l’analyse est nécessaire, nous y reviendrons, et – bien sûr –  la donne de cette partielle est toute différente de celle que nous attendons en 2013 où l’enjeu sera le retour de la gauche combative au parlement.

     Mais cette élection ratée démontre aussi qu’on peut partir de loin et engranger des succès significatifs, à condition de se battre sérieusement. Pour nous, dans ce sens, le prochain rendez-vous central sera la campagne du NON à la Constitution néolibérale… où les partis de Maudet, de Stauffer et malheureusement d’Anne Emery Torracinta appelleront tous au OUI ! Pouvons-nous renverser la vapeur ? C’est possible, avec les syndicats, les locataires, les retraité·e·s, les antinucléaires… mais à condition de commencer aujourd’hui.    PV