Droite et PS relancent La «nouvelle gestion publique»

Droite et PS relancent La «nouvelle gestion publique»


Sous la pression de la droite, dont le but est évidemment de faire des économies, le Conseil d’Etat s’est doté, il y a maintenant plus de quatre ans, de nouveaux instruments de gestion censés améliorer les prestations à la population, tout en développant la motivation du personnel et en minimisant les coûts. Tout un programme!


Lors de sa dernière session, le Grand Conseil neuchâtelois était appelé à dresser un bilan de l’expérience-pilote menée jusqu’ici par une demi-douzaine de services de l’administration et à en autoriser ou non la poursuite.


Tous les groupes politiques ont regretté la légèreté du rapport du Conseil d’Etat. Le bénéfice éventuel pour la population n’a pas été mesuré, pas plus que la satisfaction ou la motivation du personnel. Le syndicat a bien mené son enquête, mais elle n’a pas trouvé grâce aux yeux du gouvernement. Il faut dire que ses résultats n’étaient guère favorables aux thèses néo-libérales: la grande majorité des personnes consultées (pas uniquement des syndiqués d’ailleurs) ont en effet estimé qu’elles n’étaient pas véritablement impliquées dans le projet et que celui-ci ne faisait qu’engendrer une surcharge de travail administratif au détriment de la qualité des prestations aux usagers. Quant aux économies attendues, elles ne sont pour l’instant pas au rendez-vous, bien au contraire.


Malgré ce bilan plus que mitigé et l’embarras du Conseil d’Etat face aux critiques véhémentes de notre groupe, les autres formations politiques ont donné leur approbation à la poursuite et même à l’approfondissement de l’expérience. Les partis bourgeois ont même fait de la surenchère en réclamant encore davantage d’outils de mesure, pour pouvoir procéder à des comparaisons intercantonales, et en réaffirmant leur exigence d’économies à tout prix. Quant aux socialistes, leur «soutien critique» ne s’explique vraisemblablement que par leur position de parti gouvernemental. Leur porte-parole a mentionné la surcharge du personnel et le risque de voir diminuer les prestations et de voir la privatisation s’étendre à ce qui est rentable, mais au vote seuls quelques députés PS nous ont rejoints. C’est par 16 voix contre 72 et une vingtaine d’abstentions que les critiques de PopEcoSol ont été balayées.


Conscients du fait que les économies prônées par la droite ne pourront se faire que sur le dos du personnel et/ou de la population, nous savons ce qui nous reste à faire: ne pas nous contenter de protester au sein du Parlement, mais continuer à susciter et à organiser la riposte au sein de la société civile, en particulier en aidant à renforcer la voix syndicale. n


Daniel Perdrizat, député solidaritéS