Les employé-e-s d’Orange voient rouge: 1, 2, 3, 4, 5 jours de grève...

Les employé-e-s d’Orange voient rouge: 1, 2, 3, 4, 5 jours de grève…


C’était dans l’air: depuis mi-janvier, il y avait de la friture sur la ligne à Orange. La rumeur circulait: l’opérateur mobile allait transférer son centre d’appels de Bussigny à Bienne avec suppression de quelque 300 emplois et fermeture du site en banlieue lausannoise. Dans la foulée, la volonté d’avaler également le centre d’appels de Zurich et ses 250 collaborateurs-trices. En même temps, Orange investissait 35 millions dans un centre ultra-moderne à Bienne et envisageait de délocaliser une part de son personnel, les autres étant remerciés.


A fin janvier: la décision tombe, elle est communiquée par un message vidéo de la direction au personnel. La société de communication annonce une restructuration impliquant 235 licenciements et le transfert de postes à Bienne.


Les deux cents employé-e-s de Bussigny optent pour une grève d’avertissement le 13 février. Appuyés par le Syndicat de la communication, ils exigent de véritables négociations et s’opposent aux licenciements. Malgré le froid mordant, ils gardent une détermination intacte et forte, remerciant par des vivats tous ceux qui leur manifestent leur soutien. La direction consent à recevoir une délégation. Mais les dernières propositions patronales sont rejetées comme nettement insuffisantes. Toutes les personnes réunies en assemblée protestent vigoureusement contre les conditions des licenciements annoncés.


Orange laisse les pépins à son personnel


Jeudi 20 février, travailleurs et travailleuses d’Orange se mettent en grève. Encouragés par des travailleur-ses de Veillon qui subissent la même situation, ils ont de nombreux échanges sur la situation faite à la région de Bussigny qui est quasiment sinistrée. Puis se rendent au World Trade Center et essaient de rallier à leur cause une autre partie du personnel employé au siège d’Orange. La direction empêche le personnel de la Blécherette de se joindre aux manifestant-e-s par divers moyens de pression et de harcèlement. Mais la combativité de tous et toutes reste intacte. Devant la presse et la TV, ils clament leur colère et leur détermination. A 12 heures une délégation part en car à Zurich pour soutenir les 30 personnes qui se sont mises en grève et dont certaines ont été froidement licenciées par Orange sur le champ. Dès 14 heures, ils ont une assemblée générale à l’Hôtel-de-Ville de Bussigny, où ils reçoivent des messages de soutien de plusieurs syndicats et décident de poursuivre le mouvement.


Welcome to hell…


Vendredi 21 février, détermination intacte: le personnel du site vaudois se réunit en matinée à la gare de Lausanne, avant d’aller manifester en ville, en occupant au passage un Orange shop. Des collègues zurichois-e-s les ont rejoints et une nouvelle manif a lieu dans le World Trade Center, siège de l’opérateur de téléphonie. Des jeunes du groupe RévolutionS de Genève viennent leur manifester leur soutien et se disent prêts à appeler à un boycott d’Orange.


Dans l’AG qui suit, après une manifestation sur la place Saint-François, la décision est prise de remettre lundi une pétition de protestation ä Bienne à l’Office fédéral de la communication (OFCOM) A l’heure où nous bouclons ce journal, la grève est momentanément suspendue: l’assemblée générale a décidé d’attendre les résultats de la plainte déposée contre Orange, accusant l’entreprise de non-respect de la loi pour reprendre sa lutte. L’assemblée prévue jeudi 27 février décidera de la poursuite de la grève. L’heure est décisive, la solidarité devrait être la plus large possible pour permettre aux jeunes employé-e-s d’Orange de poursuivre leur mouvement face à une direction extrêmement dure qui méprise ses travailleurs-ses et qui est prête à les jeter comme des kleenex à la rue. Une seule revendication est possible aujourd’hui:

Non aux licenciements injustes à Orange!

Droit au travail pour tous et pour toutes!

Pierrette ISELIN, syndiquée SSP,

membre du Collectif pour une alliance socialiste. Lausanne