Voter Alliance de Gauche, c’est contrer la droite et l’UDC

Voter Alliance de Gauche, c’est contrer la droite et l’UDC


Après une législature où la majorité de gauche du Conseil municipal de la Ville de Genève a fait aboutir des projets significatifs: rues piétonnes à Plainpalais, aménagement de la Place de la Navigation, restauration de l’Alhambra, rénovations de nombre d’immeubles, par exemple… son bilan est positif. Grâce aussi à l’action d’un conseiller administratif – Christian Ferrazino – acquis à la cause de celles et ceux qui en ont marre d’une Ville laissée au «tout bagnoles» et qui travaille à rendre notre Cité plus vivante et plus agréable à vivre.


L’arrivée en Ville d’une UDC, présentée comme triomphante, et qui espère faire basculer la majorité du Municipal à droite, risque pourtant d’anéantir les efforts entrepris dans les domaines du social, de l’aménagement ou de la culture. Le danger est certain, si l’extrême droite atteignant le quorum, de voir disparaître nombre de projets visant à améliorer le quotidien des habitant-e-s.


Personne ne promet de miracles


On entend souvent dire qu’un Conseil municipal n’a guère de prérogatives et que sa marge d’action est limitée. C’est vrai, mais la réalité est plus complexe, car du Conseil municipal dépend une bonne part de l’aménagement de la Ville de Genève, d’importantes subventions dans de multiples secteurs de l’activité sociale, ainsi qu’un budget non négligeable pour la culture et l’expression artistique. Et s’il n’est pas possible d’y voter des lois proprement dites, la possibilité d’influer sur le quotidien de la population est bien réelle.


A l’heure où l’offensive néolibérale frappe la grande majorité de la population de plein fouet et laisse nombre de nos concitoyen-ne-s dans un désarroi parfois total, il est rassurant de savoir que la majorité de gauche du Conseil municipal vote des crédits pour les crèches, pour la construction de logements aux loyers abordables et pour que soient bâties des écoles. A l’heure où d’aucuns mettent en avant une «insécurité» exploitée par l’extrême droite populiste, c’est encore une fois la majorité du Conseil Municipal qui a refusé d’entrer dans une logique de répression à l’américaine et préféré aller dans le sens d’une politique sociale, basée sur l’écoute et le dialogue avec les laissés pour compte et le renforcement des acteurs-trices de terrain (éducateurs-trices de rue, animateurs-trices, etc.)


Bien sûr, ce sont de petites choses, mais elles sont nécessaires. Et ne pas réussir le 30 mars à barrer le route au retour d’une majorité de droite, appuyée sur l’UDC, c’est laisser entrer par la grande porte les populistes néolibéraux, racistes et xénophobes, leur donner un blanc-seing pour effectuer des coupes claires dans ces budgets qui permettent aux Genevois-e-s les moins aisés de vivre un peu mieux. Sans parler d’une politique culturelle qui prône avant tout la censure et un financement «plus cibl黅 envers des artistes uniquement suisses, on s’entend!


S’abstenir, c’est servir l’UDC


Les populistes d’extrême-droite font leur beurre sur le dos des mécontent-e-s, des aigri-e-s, et des déçus. Nombreux sont celles et ceux qui ne les croyaient pas capables de rentrer au Grand Conseil genevois en 2001… et pourtant. Depuis lors, avec une majorité de droite retrouvée, plus importantee même que sous le «monocolore», l’Entente bourgeoise et ses alliés de l’UDC n’ont de cesse de vouloir sabrer les acquis sociaux, la protection des locataires par exemple, et de démonter les modestes avancées de la précédente législature de gauche.


Derrière le refus commun de la concrétisation de notre initiative populaire «pour une contribution de solidarité des grandes fortunes et des gros bénéfices», ce sont des centaines de millions de francs de cadeaux fiscaux aux riches qui attendent l’aval du parlement, pour aggraver la dette et sa charge, vider les caisses de la collectivité, et justifier les coupes dans les services publics et les prestations sociales.


Au-delà du danger de voir l’UDC s’implanter dans la deuxième ville de Suisse, qui lui résiste encore, au profit de cette «destinée fédérale» à laquelle Blocher et consorts aspirent, il est probable que, quel que soit son score, l’UDC atteignant le quorum, fera basculer la majorité à droite, avec les conséquences évoquées ci-dessus. Enfin, il y a fort à parier que tous les grands chantiers d’aménagement urbain pour lesquels nous nous battons depuis des années pour faire de Genève une ville humaine (et non pas motorisée..) seront irrémédiablement jetés aux oubliettes.


Le remède à l’UDC?


Dans les 30 jours qui viennent, il n’existe pas trente-six façon de contrer cette percée d’une UDC à laquelle certains médias font quotidiennement une pub discutable. La seule solution, c’est le vote! Le vôtre, le nôtre, celui de nos familles, de nos ami-e-s. Le vote et la mobilisation, même s’il existe – qui dirait le contraire? – des problèmes plus importants dans notre monde et même dans notre pays, que la composition de notre Municipal (Guerre en Irak, situation en Palestine, scandale des retraites, de l’assurance-maladie…), il y a des gens qui comptent sur nous pour vivre dans des quartiers décents, dans des logements qu’il faut construire d’urgence, dans une Ville où les gaz d’échappement n’ont pas encore complètement remplacé l’oxygène, des habitant-e-s qui ont besoin de crèches pour leurs enfants, ou encore des personnes qui ont besoin des subventions municipales afin de continuer leur travail de terrain contre la précarité. Sans réussir à barrer la route à une majorité de droite au Conseil Municipal le 30 mars, il y a fort à parier que ces gens-là ne seront pas près de voir le bout du tunnel. Sans groupe fort de l’ADG avec une représentation significative de solidaritéS, on aura beau barrer la route à la droite (Entente et UDC), ça ne débouchera pas forcément… sur une politique de gauche. Ainsi, un vote pour notre liste No 1 est un acte politique … indispensable!


Marko BANDLER