Services publics et budget cantonal

Services publics et budget cantonal : Une mobilisation inadéquate

Les services publics sont à la peine face à l’offensive de la droite et leur défense exige mieux que la mobilisation actuelle.

SolidaritéS a regretté l’acceptation massive – à 3 contre 1 – du projet de Loi sur la caisse de pension de l’Etat de Genève (LCPEG). En effet, cette loi entérine une attaque brutale contre les sa­larié·e·s du secteur public en matière de pensions et ce vote constitue une nette victoire pour une droite, ainsi encouragée à poursuivre son offensive antisociale.

 

Dans ce contexte, le soutien à cette loi par des secteurs de la gauche et des syndicats, au nom d’une politique du « moindre mal » a joué à nos yeux un rôle problématique. Les forces engagées à ce titre dans la bataille en faveur de la LCPEG auraient sans aucun doute mieux servi en cherchant à mobiliser les salarié·e·s du secteur public – et les usa­gers·ères – contre les projets de coupes antisociales massives, au nom de l’austérité et de l’équilibre budgétaire, auxquelles entend se livrer la majorité du Grand Conseil.

Dans ce sens, la « mobilisation » du secteur public du 15 mars était en effet plus que préoccupante. Alors que ce week-end à Berne les fonctionnaires cantonaux, notamment les en­seignant·e·s, se mobilisaient à 20 000 sur la Place fédérale pour défendre leurs conditions de travail et de salaire contre le gouvernement cantonal… c’est une poignée seulement de manifestant·e·s, de l’ordre de cent-cinquante, qui ont répondu la veille à l’appel commun du Cartel intersyndical et des différents syndicats du secteur public genevois, dont le SIT et le SSP.

Une faiblesse qui doit donner à réfléchir et dont les appels aussi pathétiques que surréalistes du président du PS à «prendre le pouvoir en octobre» soulignaient le caractère dérisoire. Les ma­ni­festant·e·s n’étaient en effet guère plus nombreux que les dé­puté·e·s siégeant à l’intérieur de l’Hôtel-de-Ville et bien moins nombreux que les 600 ou 700 postes (dans l’enseignement et la santé notamment) qu’une majorité de ceux-ci avaient entrepris ce soir-là de supprimer en votant une coupe linéaire supplémentaire de 2 % dans le projet de budget.

Ceci suite à des manœuvres grand-guignolesques de l’UDC et du MCG pour se rallier le PLR et faire bloc avec lui, en feignant d’accepter un instant de remettre en cause le bouclier fiscal en faveur des riches qu’ils soutiennent évidemment.

Si ce budget de casseurs du social n’a pas été voté le 15 mars, c’est que le Conseil d’Etat a sorti son joker en refusant de demander le 3e débat. Mais l’échéance n’est remise que d’un mois. Un délai à mettre à profit pour relancer une mobilisation plus sérieusement.

Dans ce sens, la manifestation des étu­diant·e·s venus à trois cent environ, prendre le relai de la mobilisation syndicale atone et contester la hausse des taxes qu’ils·elles combattent a représenté une bouffée d’oxygène bienvenue par sa vigueur et sa radicalité.

 

PV