Révision de la Loi sur l'asile

Révision de la Loi sur l'asile : Humour et dérision

La Suisse a une spécialiste de l’humour noir et on ne le savait pas ! Si l’actuelle campagne contre la révision urgente de la Loi sur l’asile, en votation le 9 juin, a déjà apporté une révélation, c’est bien celle que Simonetta Sommaruga avait de l’humour. Noir. Très noir même. Il lui permet d’affirmer, le 8 avril, sur les ondes de la Radio suisse romande – sans rire, justement, c’est le propre de l’humour noir – que les durcissements actuels de la loi ne mettent pas en péril la tradition humanitaire de la Suisse… A moins qu’il ne s’agisse que d’un cynisme de haut vol, le même, qui l’amène à prétendre que les déserteurs érythréens continueront à être accueillis en Suisse, alors que le comité de soutien des partis bourgeois à la révision de la loi se félicite que les demandes d’Erythréens aient diminué de 37 % depuis l’entrée en vigueur de la suppression du refus de servir comme motif d’asile…

La dérision, c’est celle qui perce dans l’introduction de cette nouvelle de l’ATS du 29 avril, expliquant que «N’en déplaise à la gauche, le peuple pourrait bien accepter la révision urgente de la loi sur l’asile en votation fédérale le 9 juin. En 30 ans, il a dit oui à tous les durcissements de cette politique». Il est possible, probable même, que la révision passe. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille baisser les bras et rester chez soi. Le score obtenu par le référendum aura, en effet, une influence certaine sur la suite des opérations. Il faut donc se mobiliser en vue du meilleur résultat possible. Comme l’on fait les opposants genevois, qui n’ont pas hésité à mouiller plus que le maillot pour dénoncer le sort réservé aux réfugié·e·s en Méditerranée. 

DS