Apprentissage

Apprentissage : Une porte s'ouvre aux jeunes sans-papiers

Il faut le dire et le répéter, depuis le 1er février 2013, les jeunes sans-papiers peuvent en toute légalité accomplir un apprentissage de type dual, soit en étant sous contrat avec un employeur.

 

Jusqu’à présent, cela était illégal et les jeunes concernés se trouvaient dans une impasse. Cette situation était d’autant plus discriminatoire que les jeunes sans-papiers pouvaient continuer leurs études au secondaire 2 (lycées, gymnases, écoles de commerces) pour peu que leurs résultats scolaires le leur permettaient.

Ce changement a été possible grâce à une motion du parlementaire Luc Barthassat (PDC) demandant cette régularisation. Il faut préciser que des collectivités publiques (telles que les villes de Lausanne et Zurich) ont entrepris des démarches allant dans le même sens. A Neuchâtel, c’est une motion de solidaritéS qui a été transformée en recommandation du Grand Conseil, acceptée par celui-ci. Ladite recommandation a été transmise au parlement fédéral et à pris la forme d’une initiative cantonale. Elle a pu être défendue auprès de la commission des institutions politiques par le député Konrad de solidaritéS et Jacques-André Maire, conseiller national socialiste. Les initiatives des collectivités publiques ont été classées au profit de la motion Barthassat. Mais à n’en pas douter, celles-ci ont apporté de la crédibilité et ont pesé dans la décision.

Il faut donc maintenant conscientiser les employeurs potentiels et les premiers concernés. On ne peut tolérer qu’un jeune motivé à se former se trouve face à une porte close. Il s’agira également d’être attentif à suivre la manière dont les cantons vont mettre en pratique cette décision. Le·la jeune devra certes répondre à diverses conditions, telles qu’une bonne intégration, un suivi de l’école obligatoire d’au moins cinq années et pas de problème avec la justice. Il faudra porter une attention toute particulière pour les cas où la décision serait négative et s’assurer que ni le·la jeune, ni sa famille, ne courent un risque d’expulsion pour avoir osé entamer un parcours de formation et avoir malheureusement reçu une réponse négative. Il est fort à parier que la réalité changera fortement d’un canton à l’autre.

 

F. Konrad, député solidaritéS