NON à la Lex Lüscher le 22 septembre!

NON à la Lex Lüscher le 22 septembre! : Trafic de nuit de saucisses à rôtir et tactique du salami

Sous le slogan de « légalisons les saucisses à rôtir », la droite s’est mise en campagne l’autre jour, pour le OUI à l’ouverture à toute heure des shops de stations-service, avec permission de vendre l’ensemble des produits « indispensables aux voyageurs » comme l’est – paraît-il – l’emblématique saucisse dont le PLR Lüscher veut pouvoir assouvir à toute heure le besoin, qui le taraude apparemment de jour comme de nuit.

Bien entendu, l’ex-candidat PLR au Conseil fédéral, se défend, un peu maladroitement de cette addiction frénétique à la saucisse à rôtir… Ce n’est pas une question de besoin expliquait-il au Matin l’autre jour : «On ne vit pas dans un pays de besoin mais de liberté. Il ne doit pas y avoir un besoin de relations sexuelles entre 9 et 11 heures du matin pour que cela soit autorisé!»

On laissera à d’autres le décryptage des liens pour Lüscher entre le sexe, la saucisse à rôtir… et les heures du cadran, pour retenir le fait qu’il ne se préoccupe pas des vrais besoins des gens… mais ça on le savait déjà. On relèvera au passage la contradiction entre le fait que Lüscher affirme qu’à l’échelle du pays «Moins de 30 stations-service sont concernées» mais que, par ailleurs, les partisans de cette loi comme le Vert’libéral Baümle présentent le NON comme une grave… menace pour l’emploi !

Mais on rappellera, au chapitre des saucisses, que les partisans de la libéralisation à tout crin des heures d’ouverture et de travail ont choisi la tactique du salami pour démanteler la loi sur le travail protégeant la santé des tra­vail­leurs·euses.

Une explosion du travail de nuit et du dimanche menace si on n’y met pas le holà. Le flou entourant le champ d’application de la modification aboutirait à une prolifération incontrôlable des shops et accroîtrait encore les pressions à la libéralisation dans le commerce de détail.

Des lois ou ordonnances allant dans ce sens sont en préparation : la motion Lombardi contraint les cantons à prolonger les heures d’ouverture de leurs commerces, tandis que la motion Abate introduit à grande échelle le travail du dimanche. Dans le second cas, le Conseil fédéral cherche même à contourner le verdict populaire, en introduisant le travail du dimanche par ordonnance. Quant à la motion Bertschy, encore pendante, elle veut d’autoriser dans tout le pays la journée de travail de 24 h. dans les magasins de moins de 120 m2.

Tous ces coups de boutoir parlementaires contribueront à la levée par étapes de l’interdiction du travail de nuit et du dimanche inscrite dans le droit fédéral. Les perdants seront les ven­deuses·eurs, subissant déjà des conditions de travail pénibles, des salaires très bas, des horaires de travail fragmentés et sur appel. L’extension des horaires de travail pénaliserait en outre d’abord les femmes, qui représentent presque 70 % du personnel de vente. PV