Contre le travail sans fin dans la vente

Contre le travail sans fin dans la vente : Non à la lex Lüscher le 22 septembre

Ce mercredi 11 septembre, l’étude à Genève de Me Christian Lüscher, animateur du front de libération des saucisses à rôtir et auteur de la proposition de libéralisation totale des heures d’ouverture dans les shops sur laquelle nous voterons NON le 22 septembre, fut prise d’assaut par un groupe hilare de syndicalistes et de miliant·e·s du comité référendaire, porteurs… de saucisses à rôtir!

 

Les un·e·s pensaient qu’il s’agissait de permettre à Lüscher de se constituer un stock de saucisses lui permettant de tenir une ou deux nuits sans avoir à déranger du personnel de vente. D’autres, plus radicaux, estimaient que c’étaient les saucisses elles-mêmes, principalement concernées (selon Lüscher et son comité) par cette votation destinée à les «libérer», qui venaient remercier leur bienfaiteur et père spirituel et se rallier à son panache blanc…

Quoi qu’il en soit la déception fut générale, pas plus de Lüscher au rendez-vous que de beurre en broche. Dégonflé, le Lüscher? Non, l’explication est ailleurs, le Conseiller national PLR avait un rendez urgent à Berne ce matin-là pour voter des milliards d’argent public pour l’achat d’avions de combats destinés à défendre la patrie de la liberté… pour les saucisses à rôtir et des coupes antisociales pour financer cette «couverture» aérienne absurde.

Privés de Lüscher, les militant·e·s ont laissé les saucisses aux bons soins de son étude et ont pu se concentrer sur la distribution au public du tract dont nous publions ici de larges extraits.  PV

 

 

Derrière le «comité de libération de la saucisse»… la tactique du salami! Refusons le travail de nuit dans les magasins de stations-service

 

[…] Derrière cette campagne de votation mensongère, puisqu’elle consiste à faire croire à la population qu’elle est appelée à voter sur des restrictions d’assortiment, se joue en fait la question de la libéralisation des heures d’ouverture des magasins, et plus largement celle du travail de nuit. Derrière la proposition de libérer la saucisse à rôtir se pose également la question des conditions de travail du personnel amené à les vendre…

 

Coupé en petits morceaux,  c’est bien plus digeste!

La tactique du salami consiste à introduire, pas à pas, des exceptions aux lois qui protègent les salarié·e·s pour pouvoir transformer ensuite cette exception en règle générale. En procédant par petits pas, les milieux patronaux se défendent ainsi de toute volonté de démantèlement de la loi sur le travail, faisant passer ces révisions pour des points de détail, sans conséquences. La proposition de libéralisation du travail de nuit dans les magasins de stations-service n’est cependant que le premier pas d’une vague de demandes de la droite patronale pour une dérégulation des heures d’ouverture des commerces. A peine celle-ci acceptée par le parlement en décembre dernier, une nouvelle motion apparaissait demandant que le travail de nuit soit libéralisé dans tous les magasins de moins de 120 m2, quel que soit leur emplacement, au nom de la libre concurrence.

 

La libéralisation du travail de nuit dans les magasins de stations-service, votation test

La proposition de libéralisation du travail de nuit dans les magasins de stations-service est le premier pas d’une vague de projets fédéraux pour une dérégulation des heures d’ouverture des commerces. La droite patronale ayant perdu 9 votations cantonales sur 10 ces dernières années, elle concentre aujourd’hui ses attaques au niveau national pour imposer ce que les cantons ont refusé.

Deux projets sont aujourd’hui encore en phase d’étude en attendant le sort que réservera la population à la votation test du 22 septembre. Il s’agit d’une part de la motion du conseiller aux Etats PDC Filippo Lombardi qui vise à imposer aux législations cantonales des heures d’ouverture minimales des commerces de 6 h à 20 h la semaine et 19 h le samedi. Il s’agit d’autre part d’une motion du conseiller aux Etats PLR Fabio Abate qui prévoit d’étendre l’autorisation du travail du dimanche dans les magasins à tous les grands centres urbains. S’agissant de la modification d’une ordonnance d’application, et non d’une loi, cette dernière proposition ne pourra en aucun cas être soumise à votation.

Le 22 septembre 2013 envoyons un signal fort à ceux qui voudraient nous imposer l’extension des heures d’ouverture des commerces au mépris des décisions populaires ! 7

 

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UNE MODIFICATION DE LOI QUI PÉJORE LES CONDITIONS DE TRAVAIL DU PERSONNEL DE VENTE SANS AUCUNE COMPENSATION!

 

La possibilité d’employer du personnel entre 1h et 5h du matin dans les magasins de stations-service entrainera la mise à disposition 24h/24 du personnel qui y est occupé. Dans le cas des stations-service, ce travail de nuit est d’autant plus néfaste pour la santé que les sa­la­rié·e·s alors isolé·e·s font face à un sentiment d’insécurité alimenté par la multiplication des actes de brigandage dont ces établissements font l’objet.

Ces péjorations sont malheureuse­ment prévues sans aucune compensation pour le personnel de vente, massivement dépourvu de toute convention collective de travail qui pourrait les protéger! Contrairement à une croyance répandue, le travail régulier de nuit n’est en effet pas automatiquement mieux rémunéré. La seule compensation prévue par la loi est la possibilité de récupérer en congés supplémentaires 10% des heures de nuit travaillées, soit 6 minutes par heure. Cette modification s’attaque donc à une catégorie d’employé·e aux conditions déjà les plus précaires sans qu’aucune revalorisation de ces conditions n’ait été prévu!

 

Comité référendaire «Non à la journée de travail de 24 heures»