Manifestation sociale contre les mesures d'austérité

Le samedi 16 novembre dernier, les forces de gauche (partis, syndicats et associations) et une partie de la population neuchâteloise se sont retrouvées à La Chaux-de-Fonds pour témoigner au Conseil d’État leur refus de voir les coupes budgétaires prétériter la fonction publique et précariser les plus démuni·e·s (voir « solidaritéS » nº 237).

Suivie par près de 1000 personnes (n’en déplaise au journal L’Express qui en dénombre 500), cette manifestation avait pour objectif de rappeler aux édiles que les em­ployé·e·s de la fonction publique, notamment dans un secteur de la santé fortement soumis à pressions, ne sont ni corvéables à merci, ni des forces laborieuses destinées à engranger des bénéfices.

Policiers, infirmières et pompiers se sont ainsi joints aux ma­ni­fes­tant·e·s pour dénoncer un climat de travail délétère et des perspectives d’avenir de plus en plus incertaines. «Assez d’être pressés comme des citrons!» Ce slogan résume, à lui seul, le ras-le-bol exprimé par la fonction publique face au régime d’austérité qui s’applique sur eux sans discontinuer depuis 20 ans.

Mais les ma­ni­festant·e·s étaient aussi là pour dire stop à la marginalisation croissante et institutionnalisée des plus dé­mu­ni·e·s?; en clair, des bénéficiaires de l’aide sociale, que les conseillers d’État socialistes, à l’image d’une droite décomplexée, ont accepté de stigmatiser par des mesures de rétorsion qui touchent aussi bien les personnes seules que les familles. En la matière, se défausser sur un Grand Conseil à droite revient à nier le rôle du Conseil d’État dans la proposition du budget.

 

Un invité inattendu et dérangeant 

 

Le coordination de crise, qui organisait cette manifestation, avait choisi de ne pas laisser la parole aux re­pré­sen­tant·e·s du gouvernement, et spécialement à Laurent Kurth, dont l’assise à La Chaux-de-Fonds est connue. Néanmoins, qui voit-on pointer son nez au moment des discours ? Invité par la petite porte et à la demande d’un personnel de la santé très inquiet de la dénonciation future de la CCT santé 21, c’est un Kurth, effectivement aux «idées courtes» (comme chanté dans le cortège) et hué par le public, qui a tenté de défendre les choix du gouvernement.

Au-delà du fait que ses réponses n’ont donné aucune satisfaction, il faut dénoncer cette présence : les forces progressistes n’ont rien à faire avec les artisans d’une politique discriminatoire et antisociale. Rendez-vous donc le 2 décembre 13 h au Château de Neuchâtel pour dire NON à ce budget honteux ! 

 

Camille Jean Pellaux