«René Cruse, l'homme de parole» de Manon Widmer

Un ouvrage revient sur la vie exceptionnelle de notre camarade René. Il aurait pu s'appeller Cruz ou Croix, mais son nom est Cruse… pour une croisade sans croix. Né en 1922 dans une famille bordelaise, très jeune il rejoint les Forces françaises libres et participera arme au poing à la défaite du Reich. Chrétien à la fin de la guerre, il rencontre le pasteur Roser qui lui enseigne que l'on ne peut pas : «se réclamer légitimement du Christ si l’on est pas opposé au système de la libre entreprise capitaliste». Et voici René Cruse engagé pour une cause dont il s'inspire encore !

Dans la foulée du putsch d’Alger en 1958, René Cruse retourne son livret militaire, il sera condamné à trois mois de prison avec sursis. Au milieu des années soixante, il lutte contre la bombe nucléaire française, rencontre un certain François Mitterand dont il pense qu'il partage son aversion pour la bombe, on connait la suite. Investit dans le Mouvement International de la Réconciliation, il découvre la Suisse et sa compagne Maryelle. Il s'établi à Genève à la fin des années septante.

Le livre est un peu court sur la vie de ce militant marathonien hors pair, car René Cruse peut se regarder en face dans la glace. A plus de nonante ans, il n'a ni abandonné son idéal – son âme n'a pris aucune ride – ni son bâton de pélerin pour le soutenir aux manifs. Chapeau ! DK

 

« René Cruse », édition Slatkine, Ils ont choisi Genève, collection dirigée par Jean Rossiaud, 2013