FAIF: oui, mais!

Mon syndicat, le SEV, soutient, sans condition, le projet de financement pour les infrastructures ferroviaires soumis à l’approbation du peuple suisse, le 9 février prochain. Mais, comme cheminot et syndicaliste, mon soutien est subordonné à certaines conditions, étant donné que le principal effort financier sera assumé par les contribuables de la classe moyenne et les usagers des transports publics, qui n’ont pas trouvé refuge dans un paradis fiscal.

Mes conditions pour  glisser un OUI dans l’urne sont les suivantes : Les entreprises adjudicataires devront s’engager à l’application scrupuleuse de la réglementation de la loi du travail et celles des conventions collectives en vigueur. Les licenciements antisyndicaux doivent être interdits dans les entreprises de transports au bénéfice de subventions publiques. La protection des whistleblowers, les lanceurs d’alerte, doit être garantie et un siège dans les conseils d’administration des compagnies de transports publics doit être accordé au représentant du personnel.

Ces conditions peuvent paraître exagérées aux yeux de certains. Mais mes propositions renforceraient le contrôle démocratique sur la manière dont seront dépensés ces milliards de francs. Dans l’économie néolibérale d’aujourd’hui, la droite parlementaire s’est efforcée de réduire le rôle de l’Etat dans les entreprises de transports publics. Au Département fédéral des transports, des télécommunications, de l’énergie et de l’environnement, même une partie des tâches de surveillance a été déléguée aux entreprises.

Dans le canton de Vaud, la Cour des comptes, organe suprême de surveillance des finances de l’Etat, a exigé du Conseil d’Etat une amélioration significative de son rôle de gestionnaire des transports publics. Cet exemple vaudois devrait être repris par la Confédération afin que les citoyennes et citoyens qui désirent soutenir le projet FAIF puissent le faire en toute confiance, dans un Etat démocratique, qui se donne les moyens d’un contrôle efficace sur la manière de dépenser nos impôts ! 

 

Jean-Claude Cochard, Les Avants