Salaire minimum

Salaire minimum : Aboutissement d'une première étape

Le vote du 28 mai du parlement neuchâtelois en faveur d’un salaire minimum cantonal de 20 francs de l’heure (3640 francs bruts par mois pour un horaire de 42 heures) clôt un premier cycle de la lutte pour un salaire minimum en Suisse.

Déposée par solidaritéS au niveau du parlement neuchâtelois en 2006, il aura fallu batailler en commission durant 5 ans (!!!) avant que notre proposition de modification de la constitution cantonale ne soit finalement soumise au Grand Conseil où elle fut acceptée par une courte majorité formée du PS et de PopVertsolidaritéS, puis, dans la foulée, aussi adoptée en votation populaire par 54 % des voix en novembre 2011.

Restait à faire une loi d’application compatible avec les normes édictées par le Tribunal fédéral. Ensemble avec les syndicats et la gauche, solidaritéS a élaboré un projet de loi pour un salaire minimum à 22 francs de l’heure, soumis au Conseil d’Etat en avril 2012. Les travaux de la commission extraparlementaire formée par le Conseil d’Etat de l’époque ont permis de mettre en évidence que dans le canton de Neuchâtel notre proposition de 22 francs de l’heure était bien conforme aux conditions fixées par le TF (un montant obligatoirement proche des normes de l’aide sociale).

Suite aux changements des autorités cantonales en mai 2013, c’est cependant vers un compromis à 20 francs de l’heure, proposé par le nouveau Conseil d’Etat, que s’est finalement orientée la commission parlementaire, avec l’aval de la Chambre du commerce et de l’industrie et des syndicats. Ce minimum de 20 francs de l’heure impliquera une augmentation salariale pour quelque 2700 salarié·e·s.

Même si nous n’avons pas encore obtenu ce que nous voulions et que les 20 francs minimum de l’heure laissent encore à l’aide sociale des milliers de travailleuses et travailleurs qui auraient pu en sortir avec notre proposition initiale, on peut aujourd’hui dire que grâce à solidaritéS et sa détermination les conditions d’un développement futur sont maintenant créées. C’est une étape. 

Une nouvelle fois se vérifie qu’en Suisse, les progrès sociaux s’inscrivent d’abord dans un canton, puis dans deux, puis dans plusieurs avant qu’on en arrive à une loi fédérale. Un deuxième cycle pour le salaire minimum doit maintenant s’engager?; nous ferons tout pour que d’autres cantons adoptent une loi similaire à celle de Neuchâtel, si possible meilleure, prémisse à une loi fédérale pour un salaire minimum à 4000 francs.

 

Marianne Ebel