Manifestation pour dénoncer les conditions de logement à l'EVAM

Une cinquantaine de requérant·e·s d’asile originaires d’Erythrée, avec le soutien de Droit de Rester, ont manifesté devant les député·e·s vaudois·es mardi 9 septembre.

Ces personnes en procédure d’asile, souvent victimes d’atrocités dans leur pays d’origines, sont logées dans des abris de la protection civile. Ils n’en peuvent plus de dormir dans des bunkers surpeuplés, inaccessibles durant la journée pour se reposer et où il leur est interdit de cuisiner. La direction de l’Evam refuse pour le moment de donner des réponses concrètes à leurs demandes. Les ma­ni­fes­tant·e·s ont appelé les autorités politiques vaudoises à intervenir pour que soient immédiatement prises des mesures afin d’améliorer leurs conditions d’hébergement. Nous publions ci-dessous un témoignage de requérant recueilli par Droit de rester :

 

J’ai été emprisonné 6 mois en Erythrée. Ils m’ont torturé avec de l’électricité parce que je refusais de faire mon service militaire. Dans mon pays, on ne sait jamais quand ça va finir, ça peut durer toute la vie. Ma famille a dû payer beaucoup d’argent pour me faire sortir. J’ai pu fuir par le Soudan. Des passeurs m’ont abandonné dans le désert, je n’avais que très peu d’eau et j’ai cru mourir de soif. En Libye, des gens m’ont fait payer très cher un passage en bateau en nous disant qu’il y avait de l’eau et de la nourriture à bord. Mais il n’y avait rien. Je suis resté presque trois jours en mer sans boire ni manger avant d’arriver en Italie. Des Italiens nous ont dit qu’on ne nous aiderait pas ici et de partir au Nord. Cela fait maintenant neuf mois que je suis logé dans un abri de protection civile de la région lausannoise. Je n’arrive pas à dormir la nuit, il y a toujours du bruit et la gale me démange terriblement. Je l’ai attrapée en Libye, on m’a soigné, mais comme le bunker est très sale, je l’ai attrapée de nouveau. La nuit dans ma tête je n’arrête pas de penser à la prison et au désert. Je me sens très mal. Tous les matins, le samedi et le dimanche aussi, on nous réveille vers 7 h 30. Le pire c’est quand je réussis à m’endormir juste avant.

 

Efrem (prénom fictif), 19 ans JL