Livres en lutte - Tour d'horizon de l'édition alternative

Tour d’horizon de l’édition alternative

Kevin B. Anderson

Marx aux antipodes. Nations, ethnicité et sociétés non-occidentales

Paris, Syllepse, 2015

Selon une présentation trop rapide, Marx n’aurait été que le théoricien du capitalisme des sociétés occidentales. L’auteur du Capital n’a pourtant pas ignoré le reste du monde. En effet, son installation à Londres l’a placé au cœur du plus grand empire mondial. Ce poste d’observation l’amènera à prendre en compte les sociétés non-occidentales et le colonialisme, auxquels il consacrera une part importante de son travail. L’ouvrage nous dévoile cette part essentielle et toujours actuelle, souvent ignorée, de l’œuvre de Marx. 

 

Steve Biko

Conscience noire. Écrits d’Afrique du Sud (1969–1977)

Paris, Amsterdam, 2014

Le 12 septembre 1977, Steve Biko est assassiné par la police sud-africaine. Ce recueil d’articles écrits entre 1969 et 1977, dont certains clandestinement, témoigne des conditions de vie et des mouvements de résistance en Afrique du Sud pendant l’apartheid, tout en proposant une analyse fine des mécanismes d’oppression mis en place par le régime minoritaire blanc.

 

 

Charles Heimberg

Histoire d’en bas et récit national. Un autre regard sur la construction contemporaine de la Suisse

Genève, Entremonde, 2014

Centré sur la construction du récit national helvétique et de ses mythes, cet essai évoque des moments de rupture qui ont chacun donné lieu à un usage du passé et du présent. La difficulté éprouvée par le mouvement ouvrier et les milieux progressistes à élaborer une conception de l’histoire qui leur soit propre, qui mette à distance les diverses constructions dominantes et qui leur rende non seulement le passé intelligible, mais aussi le présent ouvert à des alternatives politiques, est au cœur de cette réflexion.

 

 

Nathalie Quintane

Les années 10

Paris, La Fabrique, 2014

«Je dois avouer que cette séparation nette, voire tranchée, entre contre-culture et sous-culture me fait tiquer – peut-être parce que je suis assez tatillonne en ce qui concerne les prépositions (sous n’a pas la même connotation que contre). Et puis, plutôt que de visualiser un contre (culturel) descendant du ciel des idées jusque sur le bitume non entretenu des cités, je le pressens pousser de cette fameuse ‹sous›-culture, et s’en dégager, moins triomphalement qu’un GI Joe jailli d’une Jeep ou qu’un Panther protestant gant au poing – pourtant solide, parce qu’ancré dans un territoire bien réel, et symbolique: c’est le travail de toute culture, qu’elle soit contre ou sous, que de fabriquer du symbole. C’est tout de même troublant qu’on ait éprouvé la nécessité de diviser la culture populaire en deux, histoire d’introduire un sous là où auparavant il n’y avait qu’un contre – en tout cas moi, ça me trouble.» 

 

 

Tiré et adapté des présentations des éditeurs